Grains : un marché mondial évoluant au grés des incidents climatiques, politiques .....

Eclaircissement sur les marchés qui évoluent dans un contexte de risques permanents au gré des incidents climatiques, politiques et accords commerciaux aux quatre coins du monde, avec des reports de stock importants.

A près la partie statutaire, Patrice Allard et Arnaud Fougeray ont présenté le marché mondial actuel. Pour ce qui est du blé, la parité euro-dollar de 1,07 met à mal sa compétitivité à l’export. Les opérateurs anticipent une baisse des taux directeurs de la Fed (banque centrale américaine). La récolte australienne a de son côté été touchée par El niño. Elle sera meilleure qu’on s’y attendait, mais les exportations sont moindres et, à la suite de nouveaux accords commerciaux conclus, le pays fournit la Chine.

Son changement de président aura par ailleurs certainement d’autres impacts sur le marché : la suppression de taxes à l’export est notamment possible. Au Brésil, ce sont les fortes pluies qui impactent la production. Le pays pourrait importer d’Argentine du blé de qualité meunière.

Le corridor ukrainien fonctionne toujours

Malgré les risques encourus, le corridor ukrainien fonctionne. Il réduit les volumes chargés sur le Danube. Des denrées ukrainiennes alimentent le pourtour de la mer Noire, ce qui représente une concurrence. La Russie est toujours aussi présente sur le début de campagne. Quelques bateaux vont charger en Europe plutôt qu’en Russie, c’est une bonne nouvelle. En mer Noire, les exports tournent à plein régime, avec des prix très agressifs. Bulgarie et Roumanie ont enregistré de bonnes récoltes. 

La France a profité de la demande chinoise en début de campagne, mais les prochains chargements ont été décalés de décembre à janvier-février. La Chine a elle aussi conclu des accords avec les Etats-Unis, et devrait se servir désormais plutôt là-bas.

Les semis de céréales à paille, retardés par les pluies dans notre pays, inquiètent. Le marché n’en fait pas état pour l’instant mais 89 % seulement des blés sont emblavés en France au 8 décembre, et les conditions sont loin d’être optimales. « Pour une grande partie, le potentiel sera entamé par les conditions climatiques ou la date tardive de semis  », a indiqué Arnaud Fougeray, président de la Copac. 

Colza : l’espèce la plus stable 

Sur le marché du maïs, le bilan mondial est lourd. On s’achemine vers une offre excédentaire, au vu de la hausse de production des pays exportateurs. La demande est soutenue par la demande chinoise ; le Brésil est le principal fournisseur de la Chine, mais l’accord Chine-Etats-Unis va changer la donne. Le Brésil étant en retard sur les semis de soja, cela risque d’impacter la production de maïs Safrinha, qui se sème en début d’année.

En France, la baisse de surfaces a été compensée par les bons rendements. Mais notre maïs est peu compétitif à l’export, tout comme le blé. Il ne faudrait pas gonfler notre stock de report…

Les stocks importants des grands exportateurs créent une situation lourde au niveau mondial mais pas catastrophique. Les fonds d’investissement sont plutôt vendeurs qu’acheteurs sur Euronext.

Du côté du tournesol, malgré une production très importante au niveau mondial, les prix restent stables. Peut-être parce que les Ukrainiens ne vendent pas leur tournesol à cause du tarif actuellement trop important de fret routier. « Le marché est donc globalement lourd, avec des stocks de report importants. On peut espérer un rebond sur la seconde partie de campagne, même si les contextes climatique et politique sont aléatoires. Nous sommes en effet davantage spectateurs qu’acteurs du marché… », a conclu Arnaud Fougeray.