Le sapin naturel, un arbre pas tout à fait mort

Le taux d’acheteurs de sapins naturels reste stable alors que celui de sapins artificiels a connu une décrue en 2020. Un sapin naturel émet en moyenne 3,1 kg de CO2 lors de son cycle de vie contre 8,1 kg pour le sapin artificiel. Et au pied des sapins, il y a 1000 emplois permanents et 3000 saisonniers.

 « Eco-friendly » : c’est ainsi que l’on qualifie les sapins alternatifs au sapin naturel, qu’il soit artificiel, fait de bois, de verre ou d’acier selon la dimension plus ou moins artistique des spécimens. En 2020, plusieurs municipalités, à majorité écologiste, avaient banni les sapins de Noël naturels, au motif qu’il s’agissait « d’arbres morts ». Le mouvement dépasse les frontières hexagonales.

En France, un sapin sur dix est acheté en motte, ce qui ouvre la possibilité d’une seconde vie, après replantation. Les sapins coupés sont quant de plus en plus recyclés : 80% en 2020 contre 69% en 2013.En outre, un sapin coupé s’accompagne de la replantation d’un autre sapin. S’agissant du bilan carbone, le sapin naturel ne craint pas la comparaison avec son homologue artificiel. Selon l’Association française du sapin de Noël naturel (AFSNN), un sapin naturel émet en moyenne 3,1 kg de CO2 lors de son cycle de vie contre 8,1 kg pour le sapin artificiel.

. Le marché est approvisionné à 80% par des producteurs français, au nombre d’une bonne centaine répartis sur une cinquantaine de départements
. Le marché est approvisionné à 80% par des producteurs français, au nombre d’une bonne centaine répartis sur une cinquantaine de départements

Signes de qualité

Le sapin naturel s’octroie une part de marché de 84% contre 16% pour l’artificiel. Le marché est approvisionné à 80% par des producteurs français, au nombre d’une bonne centaine répartis sur une cinquantaine de départements. Plus des deux tiers des acheteurs se déclarent sensibles à l’origine.

 En 2020, un foyer sur cinq a acheté un sapin naturel, ce qui correspond à 5,9 millions d’unités pour un chiffre d’affaires de 170,5 millions d’euros, relativement stable. Le taux d’acheteurs de sapins naturels reste stable quand celui de sapins artificiels a connu une décrue en 2020.

Le Nordman représente 80% des ventes en volumes et près de 84% en valeur, loin devant l’épicéa dont la part de marché a fondu de moitié au cours de la décennie écoulée.

Comme on est en France, le sapin de Noël a aussi ses labels et signes de qualité (Fleurs de France, Label Rouge, AB) et ses marques individuelles et collectives (Légende du Morvan, Morvan, Nature et Talents, Savoie Mont Blanc Excellence...). Et au pied des sapins, il y a 1000 emplois permanents et 3000 saisonniers.

Le sapin gagné par l’agroécologie

L’AFSNN travaille à l’amélioration du profil agroécologique des sapins. Une des actions les plus emblématiques est l’utilisation par certains producteurs de moutons de race Shropshire afin de contrôler l’enherbement de leurs parcelles. Ce mouton, originaire du Pays de Galles, est la mieux adaptée de toutes les races ovines pour l’entretien de parcelles de sapins, notamment parce qu’ils n’abroutissent pas les arbres. Cette race du reste à l’œuvre dans des vergers de pommes, de cerises, de mirabelles, principalement en agriculture biologique. D’autres producteurs ont adopté le désherbage mécanique.

Des expérimentations sont actuellement en cours pour enherber l’inter-rang des plantations de sapins de Noël et ne plus désherber mécaniquement ou chimiquement que le rang d’arbres.