Arnaud Montebourg : "je suis agriculteur"

Après le miel et l’amande, l’ancien ministre de l’Économie se lance dans la production de glaces bio, sous la marque « La Mémère ».

Peut-on vous considérer comme un agriculteur ?

Arnaud Montebourg : je suis agriculteur mais agriculteur minoritaire chez d'autres agriculteurs. C'est une manière pour moi de respecter le savoir-faire de cette profession. Moi-même je ne connais pas leur métier, mais je l'admire beaucoup. Je suis un enfant de la ruralité, j'ai gardé cette sensation.

C'est quoi la méthode « Montebourg » en agriculture ?

A.M. : le principe, c'est de financer les investissements. Nous ne voulons pas mettre en péril les exploitations agricoles en faisant monter la dette, donc c'est nous qui portons la dette, c'est nous qui investissons. Nous construisons une alliance entre capital et travail et nous partageons les fruits de la récolte, à hauteur de 51% pour les éleveurs, s'agissant des glaces et 49% pour nous. C'est le même principe pour les amandiers.

En quoi consiste le projet de glaces ?

A.M. : nous avons décidé de nous associer avec des éleveurs laitiers qui transforment leur propre lait en glace, sous la direction technique d'un maître glacier, David Wesmaël, meilleur ouvrier de France, qui leur apprend la fabrication. On a commencé avec une ferme en Ille-et-Vilaine et on va continuer. On est référencé chez Monoprix. On a commencé à produire aujourd'hui même.

Où en êtes-vous dans les amandes ?

A.M. : nous démarrons les plantations. Nous avons levé en conséquence les fonds pour planter 2000 ha de vergers répartis dans la façade méditerranéenne, Corse incluse. C'est essentiellement des financements privés, il y a peu de subventions. Nous nous associons avec des arboriculteurs, pour 25 ans, sur cette base 51% / 49%. C'est du Made in France et nous rémunérons le double du cours mondial.

Quel est votre premier bilan dans le domaine du miel ?

A.M. : en 2019, nous avons acheté 94 tonnes auprès de 45 apiculteurs, c'est petit mais c'est un début. Nous leur proposons des contrats de trois ans et nous nous engageons à acheter plus cher que le prix de marché en vrac, entre +5% et +18% l'année dernière. En contrepartie, nous finançons les plans de repeuplement. Lorsque les apiculteurs veulent augmenter leur cheptel, nous les aidons grâce à cette rémunération supplémentaire. Bleu Blanc Ruche, c'est la marque du repeuplement.

Où en est le projet d'étiquetage sur l'origine du miel ?

A.M. : c'est un combat que nous continuons à mener. Il ne faut rien lâcher. Dans un pays transparent sur la vie sexuelle des uns et des autres, c'est inadmissible de ne pas savoir ce qu'il y a dans un pot de miel.