Bio : 4900 producteurs de plus en 2017

Le secteur de l’agriculture biologique poursuit sa croissance, avec des agriculteurs toujours plus nombreux à se convertir.

La France comptait 36 664 agriculteurs bio en 2017, soit une progression de 13,6% en un an, selon les deniers chiffres rendus publics par l'Agence bio. Ces producteurs exploitent 1,77 million d'hectares, représentant 6,5% de la Surface agricole utile (SAU).

Le marché dépasse désormais les 8 milliards d'euros pour les produits alimentaires bio. Tout comme le nombre de producteurs, le nombre de transformateurs (12 238) et le nombre de distributeurs (4752) ont eux aussi augmenté en 2017.

Trois régions se distinguent pour leur nombre d'agriculteurs bio : Occitanie (8156), Auvergne-Rhône-Alpes (5375) et Nouvelle-Aquitaine (5316). D'autres régions, comme les Hauts-de-France, demeurent en queue de peloton, tout en ayant plus que doublé le nombre de producteurs bio depuis 2011.

Quelles sont les motivations d'un passage au bio ? Gérard Michaut, le président de l'Agence bio, identifie plusieurs cas de figure. La réduction du panel de produits phytosanitaires à disposition des agriculteurs est un premier facteur d'explication. « L'agriculteur se dit : bientôt avec quoi vais-je pouvoir travailler ? Alors tant qu'à faire, passons le pas », commente-t-il. Et d'ajouter : « certains parlent des opportunistes du bio. Moi j'appelle ça avoir une vision d'avenir ».

Pour d'autres agriculteurs, le passage au bio répond à « une envie de mieux coller à la société », selon le président de l'Agence bio. Sans oublier l'effet d'entrainement dans les campagnes. « Mon voisin a réussi. Pourquoi moi, je n'y arriverai pas ? », explique-t-il. Dernier détail remarqué par Gérard Michaut : « ce sont les femmes qui souvent aident leur mari à prendre la décision ». 

Tous ces éléments font dire à Florent Guhl, le directeur de l'Agence bio, que l'objectif de 15% de SAU en bio en 2022 est « réaliste » et « atteignable ». La fixation d'un tel objectif a d'ailleurs guidé la rédaction d'un plan bio, dont les contours doivent être présentés pendant le Salon de l'agriculture. « Nous avons aujourd'hui un déficit commercial d'un milliard d'euros en bio, ce qui est quand même fou, nous pouvons le compenser, nous devons le faire », a d'ailleurs déclaré Emmanuel Macron, devant des centaines de jeunes agriculteurs invités à l'Elysée.