Ceta : « on va contrôler tout ce qui rentre sur le sol français »

C’est ce qu’a déclaré ce lundi 19 août Didier Guillaume au micro de France Info. Le ministre de l’Agriculture a par ailleurs regretté que sa présence à une corrida ait pu choquer certains citoyens. De nouvelles mesures en faveur du bien-être animal seront annoncées à la rentrée.

Invité ce lundi matin sur l'antenne de France Info, le ministre de l'Agriculture est revenu sur le Ceta, dont la ratification fait à peu près l'unanimité contre elle chez les agriculteurs. Ces derniers dénoncent les contingents d'importation de viandes bovine et porcine canadiennes, tant sur le plan des tonnages (respectivement 67.950 t et 75.000 t), que des garanties sa sanitaires. « Le Ceta est en application depuis deux ans  et ça n'a pas déstabilisé les choses », a déclaré le ministre. « Le vrai problème, c'est que parallèlement, il y a eu le Ceta et le Mercosur. Et  sur le Mercosur, les agriculteurs sont légitimement inquiets ».

« Comme le lait sur le feu »

Si Didier Guillaume comprend la colère des agriculteurs, il a déclaré « ne pas accepter que l'on attaque des permanences, que l'on remette en cause le vote des députés ». Il s'est évertué à donner des gages en matière de surveillance des denrées importées. « Nous avons mis en place une commission de travail faite avec des expert sanitaires, des experts alimentaires, des experts agricoles et on va contrôler tout ce qui entre sur le sol français », a-t-il insisté. « On va regarder cela comme le lait sur le feu (...), notamment sur les farines animales mais sur tous les sujets. Nous ne voulons pas importer une agriculture dont nous ne voudrions pas en France et en Europe et nous ne voulons pas importer une agriculture avec des normes différentes de celles que nous avons, nous ne devons pas faire de la sous-alimentation, de la sous-agriculture ».

Nouvelles mesures en faveurs du BEA

Interrogé sur sa présence dans les arènes de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) le 14 août dernier, spectateur d'une corrida, aux côtés de Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, Didier Guillaume a « regretté que cela ait pu choquer un certain nombre de citoyens qui sont contre ces pratiques », tout en dénonçant la « récupération politique et politicienne » que cette présence a déclenchée sur les réseaux sociaux. Répondant à la question de savoir si cette péripétie était de nature à fragiliser son action en matière de bien-être animal, le ministre a nié en bloc. « Je suis le premier ministre de l'Agriculture à avoir une conseillère en charge du bien-être animal, je suis le premier ministre de l'agriculture en charge du bien-être animal qui a pérennisé le Conseil national de surveillance des abattoirs », a-t-il martelé. Sans en préciser la teneur, Didier Guillaume a annoncé  de nouvelles mesures en faveur du bien-être animal pour la rentrée, « des mesures qui n'ont jamais été prises ».

Soutien indéfectible

Didier Guillaume a par ailleurs réitéré son soutien aux agriculteurs, qui « ne sont pas des empoisonneurs, pas des pollueurs, des gens qui souffrent, des gens qui ne gagnent pas leur vie, qui travaillent 7 jours sur 7 pour gagner 400 euros, 500 euros par mois et qui font une alimentation qui est une des plus enviées en Europe, une alimentation sûre, saine et durable ».