Distribution: enquête sur les récentes alliances dans les achats (Autorité de la concurrence)

L'Autorité de la concurrence a ouvert des enquêtes sur les récentes alliances entre groupes de distribution dans les achats, a-t-elle annoncé lundi.

Les alliances concernées sont celle entre Auchan, Casino, Schiever et Metro, ainsi que celles de Carrefour avec Système U, et de Carrefour avec Tesco, a-t-elle précisé. L'Autorité a décidé de "renforcer ses investigations" sur ces rapprochements à l'achat et a ouvert pour chacun d'eux, "une enquête afin d'(en) évaluer l'impact concurrentiel sur les marchés concernés, tant à l'amont pour les fournisseurs, qu'à l'aval pour les consommateurs", affirme-t-elle dans un communiqué. Depuis trois ans, les grands distributeurs ont noué les uns après les autres des accords de partenariat dans les achats, dans le domaine alimentaire et non-alimentaire, afin de bénéficier d'un effet de volume lorsqu'ils négocient leurs conditions d'approvisionnement avec les fournisseurs.  

Néanmoins, selon l'Autorité de la concurrence, ces accords "se distinguent des accords noués en 2015 par leur périmètre plus large incluant un volet international, et parce qu'ils incluent non seulement des produits à marque nationale (MDF) mais également des produits à marque de distributeurs (MDD)", d'où un renforcement de ses investigations.  

"partenariat stratégique"

Permettant avant tout de baisser encore davantage leurs prix en rayons, ils sont devenus nécessaires à l'heure où la concurrence du géant américain du commerce en ligne Amazon touche désormais également le secteur alimentaire. La centrale d'achats commune entre Carrefour et Système U a été annoncée en avril, tandis que l'alliance entre les groupes français Auchan, Casino et Schiever, et l'allemand Metro, a été révélée fin juin.  

Baptisée "Horizon", cette centrale d'achats devrait être opérationnelle en octobre, au moment des négociations commerciales annuelles. Le 2 juillet, Carrefour annonçait par ailleurs un "partenariat stratégique" avec le distributeur britannique Tesco portant sur les achats en commun de produits pour leurs marques propres et de biens non marchands. L'Autorité de la concurrence a précisé avoir "élargi" son enquête à ce partenariat, qui doit être également finalisé à la rentrée.  

Dans ce cadre, "les services d'instruction seront amenés à interroger les fournisseurs concernés par ces accords ainsi que leurs concurrents non concernés pas les accords", précise l'organisme. À ce titre, ils invitent "les fournisseurs, qu'ils soient concernés ou non par ces rapprochements, à se rapprocher d'elle afin de lui faire part d'éventuelles préoccupations qu'ils pourraient avoir" en terme d'effets possibles sur leurs activité, ajoute le communiqué.