États généraux de l’alimentation : les premières réunions satisfont la FNSEA

La rentrée s’annonce chargée pour la FNSEA, mobilisée sur les états généraux de l’alimentation mais aussi inquiète après les dernières déclarations de Nicolas Hulot concernant le glyphosate.

« Nous sommes satisfaits des premières réunions qui se sont tenues », estime Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, à propos des états généraux de l'alimentation. Elle ajoute : « nous attendons des décisions très concrètes à l'issue du premier chantier ». Le premier volet, dont les ateliers viennent de commencer, est consacré à la création et à la répartition de la valeur entre producteurs, transformateurs et distributeurs. L'objectif : améliorer le prix payé aux agriculteurs.  

Pour cela, la FNSEA espère des avancées législatives concernant l'encadrement des promotions et le seuil de revente à perte. Le but est d'en finir avec un cycle de « forte destruction de valeur » préjudiciable pour toutes les filières.

« La loi ne règlera pas tout », nuance Christiane Lambert. Ces derniers temps, la FNSEA a ainsi multiplié les rencontres auprès des industriels et des grandes surfaces pour trouver des points d'accord. « Quand on dit qu'il faut passer d'adversaire à partenaire, c'est une conviction », insiste-t-elle. Henri Brichart, vice-président de la FNSEA, espère cependant ne pas tomber dans « le piège » qui consisterait à renvoyer toute « la responsabilité à la filière ». « La Loi de modernisation de l'économie (LME), on voit les dégâts qu'elle a causés », insiste-t-il. De même, il fustige les contraintes réglementaires imposées aux agriculteurs, qui les empêchent « de répondre aux différents marchés » qui se proposent à eux.

Attentes sociétales : la FNSEA « offensive »

Afin d'associer la population à ces états généraux, la FNSEA prévoit un grand rassemblement de producteurs sur Paris, début octobre. Christiane Lambert précise que son syndicat sera très actif sur le deuxième volet des états généraux, consacré aux liens entre l'agriculture, l'environnement et la société. Elle annonce notamment des « propositions offensives pour l'accès à l'alimentation ».

La présidente juge « normal que le ministre de la Transition écologique et solidaire ait un regard » sur les affaires agricoles. Néanmoins, la prise de position de Nicolas Hulot sur le sujet du glyphosate ne passe pas. Christiane Lambert regrette qu'il n'y ait pas eu de « concertation plus étroite » avec la profession agricole « avant expression » de Nicolas Hulot.

Plutôt qu'une interdiction brutale du glyphosate, elle plaide pour une « sortie en douceur ». « La raison doit l'emporter sur un certain emballement », déclare-t-elle. Les 5 et 6 octobre, l'avenir du glyphosate sera débattu au sein d'un comité européen entre États membres. Un rendez-vous crucial au cours duquel la France devra donner sa position. « Deux tiers des agriculteurs ont recours au glyphosate », précise Eric Thirouin, secrétaire général adjoint de la FNSEA. Pour celui-ci, il est important de « trouver des alternatives, des solutions d'avenir » avant d'interdire cette substance active. Sans quoi une telle décision aura pour conséquence d'accroître l'usage de la charrue, au détriment de la conservation des sols.

La présidente de la FNSEA salue néanmoins le travail de concertation entre les ministres de l'Agriculture et de la Transition écologique concernant la question de l'irrigation et de la gestion de l'eau. « Je souhaite que nous restions dans des échanges constructifs », appelle-t-elle de ses vœux.