Nappes phréatiques : des niveaux "très inférieurs" à 2018

La baisse des niveaux des nappes phréatiques s'est fortement accélérée, annonce le Service géologique national (BRGM) dans son rapport mensuel, qui craint une dégradation plus importante des nappes les moins résistantes à la sécheresse.

Les niveaux des nappes se situent dans la plupart des régions en-dessous des niveaux moyens des mois de juillet et sont très inférieurs à ceux de l'année précédente à la même époque, la recharge hivernale ayant été peu abondante. C'est le constat que pose le Service géologique national (BRGM) dans son bulletin mensuel publié le 13 août. « La situation est néanmoins moins dégradée que celle de juillet 2017 », précise l'établissement public. 

La baisse des niveaux des nappes phréatiques « s'est fortement accélérée au cours des deux derniers mois » en raison des épisodes caniculaires et de l'absence des précipitations, selon le bulletin. Sur la moitié nord de la France, le déficit pluviométrique a aggravé la sécheresse des sols, engendrant une demande en eau accrue. La situation des eaux souterraines s'est rapidement dégradée sur certains secteurs, comme dans certaines nappes des régions Centre-Val-de-Loire et Grand-Est, détaille le BRGM. La partie sud du département du Haut-Rhin présente par exemple « des niveaux historiquement bas, avec des minima atteints pour un mois de juillet ». Les nappes de Bourgogne et d'Auvergne-Rhône-Alpes présentent elles aussi des niveaux bas à très bas. 

Seule exception, note le BRGM : « les nappes alluviales de Corse ont profité des pluviométries excédentaires de mai, ayant permis de poursuivre la recharge, et de juillet ». Ainsi, malgré des niveaux en baisse en juin et juillet, ces nappes demeurent hautes.

Ce bilan, arrêté au 1er août, ne prend pas en compte les précipitations ayant arrosé début août la quasi-totalité des régions françaises. Cependant, le Service géologique national estime que les précipitations annoncées pour le mois d'août ne devraient pas suffire à la recharge nappes. « D'une part, les eaux s'infiltrant sont habituellement reprises par la végétation et, d'autre part, les orages violents prévus favorisent le ruissellement et ne permettent pas une infiltration efficace des eaux. La vidange devrait donc se poursuivre sur l'ensemble des nappes du territoire jusqu'à la mise en dormance de la végétation et la survenue d'épisodes pluviométriques abondants, soit jusqu'à mi-octobre à fin novembre », indique le BRGM.

L'absence de pluies suffisantes au mois d'août pourrait engendrer une dégradation rapide des nappes les moins résistantes à la sécheresse, prévient le service géologique.