Loups : le seuil de prélèvement officiellement porté à 17%

L’augmentation du nombre de loups pouvant être abattus en France a été officialisé par un arrêté du 27 juillet, qui révise le « Plan national loup ». Une nouvelle catégorie de tirs de défense est créée : les « tirs de défense mixte ».

Comme promis début mars 2019 par Emmanuel Macron en cas de dépassement du seuil de viabilité de 500 loups en France, seuil qui a été officiellement dépassé début juin, le pourcentage de loups pouvant être abattus a été porté à 17%, contre 10% les années passées. Un arrêté du 27 juillet a rendu officielle cette annonce. Sur les 530 loups recensés en France, ce taux correspond à un quota de 90 loups. Le texte législatif prévoit que ce taux pourra être augmenté de 2% si le quota est atteint avant la fin de l'année. Selon la Fédération nationale ovine (FNO), 46 loups ont déjà été tués en 2019. 

Le nouvel arrêté prévoit également la création d'une catégorie de tirs de défense dits de « défense mixte ». Ils pourront être réalisés « par toute personne compétente sous réserve qu'elle soit titulaire d'un permis de chasser valable », à trois tireurs aux maximum, « dès lors que des mesures de protection ont été mises en œuvre ou que le troupeau est reconnu comme ne pouvant être protégé ». Ces tirs de défense mixte sont réservés aux communes faisant partie du « Cercle 0 », c'est-à-dire les communes ayant connu une moyenne de 15 attaques ces trois dernières années, ainsi que dans des zones reconnues par voie réglementaire comme difficilement protégeables (une partie des départements de l'Aveyron, du Tarn, de l'Hérault et de la Lozère). La liste des communes qui constituent le cercle 0 est déterminée par arrêté.

Préservation du pastoralisme

Dans un communiqué publié le 29 juillet, la FNO note « le gain d'efficacité dans la procédure de tirs en procédant directement à des tirs mixtes sans demande d'autorisation entre des tirs de défense simple et renforcé ». La fédération juge toutefois les critères de sélection des communes faisant partie du Cercle 0 « trop restrictifs ». 

« Les avancées sont bien réelles, mais le compte n'y est toujours pas, selon Claude Font, secrétaire général de la FNO en charge du dossier prédation. Le plan loup a été conçu pour répondre à deux objectifs : celui de la conservation du loup et celui de la sauvegarde de l'élevage et des activités pastorales. Force est de constater que le deuxième objectif ne sera toujours pas rempli. » 

Selon le collectif d'éleveurs Cercle 12, 3 060 bêtes étaient reconnues officiellement tuées par les loups au 30 juin 2019, contre 3 778 à la même date en 2018. Or, à la même époque, 19 loups avaient été tués seulement, indique le collectif, qui espère voir dans la baisse du nombre de bêtes tuées, bien qu' « insuffisante », « une conséquence d'une plus forte régulation des loups ».