Surfaces pastorales: manifestation à Ajaccio pour conserver les aides européennes

Une centaine d'agriculteurs ont manifesté lundi à Ajaccio pour demander le maintien d'aides européennes liées aux surfaces pastorales dites "peu productives", c'est-à-dire des surfaces faiblement ou non herbacées utilisées pour l'élevage sur des pâturage snaturels.

Les agriculteurs se sont rassemblés dans la matinée devant la préfecture d'Ajaccio à l'appel de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) et des Jeunes agriculteurs (JA). Une délégation a été reçue par le préfet à la mi-journée. "C'est un modèle de société. Nous sommes sur des parcours peu productifs typiquement européens. Ça s'appelle des niches économiques et commerciales, c'est ce que les gens attendent de la production corse donc si on enlève ces aides, on enlève ce modèle-là d'agriculture et c'est ça qu'on veut défendre", a expliqué Joseph Colombani, le président de la chambre régionale d'agriculture.  

Depuis 2015, dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), les surfaces adaptées au pâturage sont éligibles à des aides européennes. Chaque éleveur doit déclarer la proportion de surface qui est réellement productive pour nourrir ses animaux, et il reçoit une aide au prorata de cette surface. Un audit de la Commission européenne a constaté pour la France "une déficience dans les contrôles administratifs" qui doivent établir "l'admissibilité de la parcelle déclarée". La Commission a notamment pointé "une application de prorata trop élevés" et a demandé à la France de mettre en place "des mesures correctives", faute de quoi elle menaçait de suspendre tous les paiements.  

Lundi, le préfet a assuré dans un communiqué que "le montant global des aides pour la Corse", d'un montant de 37 millions d'euros, serait "maintenu". "Le ministre de l'Agriculture et de l'alimentation (..) négocie activement pour que les mesures correctives imposées par la Commission soient acceptables pour tous, sans mettre en péril les exploitations pastorales", a-t-il ajouté. Jean-Marc Venturi, président de la chambre d'agriculture de Haute-Corse qui faisait partie de la délégation reçue par le préfet, s'est dit "satisfait du maintien de l'enveloppe globale" mais inquiet de la manière dont elle serait utilisée. "Nous n'accepterons pas que les agriculteurs perdent un seul centime" lié à une modification du prorata d'aides, a-t-il ajouté. Se faisant écho des demandes de la FDSEA et de JA, Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse a appelé dans un communiqué "au maintien du dispositif et du référentiel validés par l'Etat et l'UE en 2015 jusqu'à la fin de la campagne en cours en 2020".