Récolte de maïs grain : « des quintaux sans les prix » (AGPM)

Avec un rendement moyen estimé à 103 quintaux, la récolte de maïs grain 2017 est l’une des meilleures de l’histoire. Néanmoins, cette campagne est marquée par des prix sous pression.

Le rendement moyen pour la récolte de maïs grain est évalué à 103 quintaux par hectare, selon les estimations d'Arvalis-Institut du végétal. C'est un bon résultat, très bon même, en hausse de 15 % par rapport à l'année dernière.

Les précipitations ont été globalement déficitaires mais la pluie est arrivée à des moments-clés, ce qui a permis de constituer un bon rendement, y compris dans les parcelles non irriguées. « Le progrès génétique est un facteur important » explique Gilles Espagnol, en charge du maïs à Arvalis – Institut du végétal. La filière a réalisé d'importants efforts de sélection vis-à-vis de la tolérance au stress hydrique.

Des prix « sous pression »

De tels résultats devraient ravir les producteurs de maïs, mais ceux-ci font face à des prix « sous pression », explique l'Association générale des producteurs de maïs (AGPM). La récolte a battu des records en Amérique du Sud, ce qui engendre de fortes disponibilités à l'export. Aux États-Unis, les rendements sont aussi au rendez-vous. En conséquence, sur le marché mondial, la concurrence est exacerbée.

Dans l'Union européenne, le rythme des importations a très fortement augmenté par rapport à l'année dernière, malgré le déclenchement de droits de douane depuis le mois d'août. « Les droits de douane sont le dernier filet de sécurité pour les producteurs européens », précise Matthieu Çaldumbide, directeur adjoint de l'AGPM. Ce dernier appelle donc à « préserver » cet outil, notamment dans le cadre des négociations autour d'un traité de libre-échange avec le Mercosur.

Un chiffre d'affaires moyen qui stagne

« La baisse des prix vient absorber la hausse de rendement que nous observons, quasi totalement », conclut Matthieu Çaldumbide. Celui-ci table sur une augmentation du chiffre d'affaires moyen de l'ordre de 5 %, sous réserve d'un maintien des prix. 

Les producteurs de maïs sont ainsi « pour la quatrième année dans une situation économique difficile », insiste Anne-Claire Vial. Cette année 2017 se résume ainsi par « des quintaux sans les prix ».

« On reste totalement motivés », ajoute-t-elle, rappelant que les producteurs de maïs sont engagés dans les états généraux de l'alimentation. Dans ce cadre, l'AGPM propose un plan d'investissement dans le stockage de l'eau, une assurance récolte revisitée, une évolution de la dotation pour aléas (DPA), l'engagement de l'État à n'accepter aucune distorsion de concurrence intra-européenne, un investissement soutenu dans la recherche. L'AGPM souhaite enfin un renforcement des agences d'évaluation. « Il faut sortir de l'émotionnel et redonner de la crédibilité à la parole scientifique », résume Anne-Claire Vial.