La filière agroéquipement crée le consortium RobAgri

Près de 40 acteurs publics et privés ont l’ambition de lever les freins au développement de la robotique, considérée comme un levier de la transition écologique en agriculture. Autre objectif stratégique : créer une filière porteuse d’emplois et peser sur la scène internationale.

Initiée par l'Irstea (Institut National de Recherche en Sciences et Technologies pour l'Environnement et l'Agriculture) et soutenue par Axema, l'Union des industriels de l'agroéquipement, l'association RobAgri est née officiellement le 20 octobre dernier. Elle est l'aboutissement d'une réflexion engagée il y a plusieurs années par les acteurs de la filière, consciente tout à la fois des enjeux de la robotique et des facteurs limitant son développement. « C'est un domaine nouveau pour les agroéquipementiers qui ont du mal à investir dans la recherche et développement et la programmation », explique Guillaume Bocquet, responsable du Pôle technique d'Axema. « D'autre part, l'utilisation de robots en milieu ouvert suppose de résoudre certains problèmes, notamment de fiabilité et de sécurité. » Comment faire travailler le robot en autonomie à une vitesse compatible avec celle des travaux actuels ? Comment peut-il intervenir quelles que soient la nature du terrain, la météo, les situations ? Comment détecter les limites du terrain et la présence humaine pour éviter les accidents ? Autant de questions qui méritent des développements technologiques, sans oublier les aspects réglementaires et l'acceptation sociétale.

Pas d'objet commercial...

Avant de décrire dans le détail les raisons d'être de RobAgri, autant commencer par dire ce qu'elle n'est pas : une entreprise de fabrication et de commercialisation de robots. L'association pour objectifs de produire des connaissances, des méthodes, des solutions technologiques opérationnelles, de favoriser les rencontres entre les sphères de R&D, du monde académique et des bureaux d'études, de porter une vision d'avenir sur les agroéquipements du futur et en particulier sur la robotique agricole et enfin de développer une cohérence dans les travaux de groupes qui seront menés collectivement. Avec RobAgri, les industriels vont pouvoir disposer de sous-ensembles et de briques intelligentes, nécessaires à la conception des robots agricoles fonctionnels du futur. Ils pourront également partager leur analyse des standards et de la règlementation existants, afin de proposer des actions visant à les adapter à la conception et à l'utilisation de ces nouvelles technologies.

...mais un enjeu économique majeur

Le consortium RobAgri compte des industriels de l'agroéquipement (Carré, Jeantil, Kuhn, MX...) des équipementiers et intégrateurs développant des sous-ensembles ou modules utiles à la robotisation (Actia Automotive, Agrotronix,...), des start-up spécialisées (Cabon Bee Ag-Tech, Vitibot...), des pôles de compétitivité impliqués dans la robotique ou l'agriculture (ViaMéca, ID4CAR, Club Sully...), le réseau national de plateformes expérimentales de robotique Robotex, des groupes coopératifs (Acolyance...), des instituts techniques (CTIFL), organismes institutionnels (Sofiproteol...), sans oublier  l'AgroTechnopôle de Clermont-Ferrand – Montoldre. Forte de cet écosystème et de ce consortium, la France entend faire émerger une nouvelle filière industrielle génératrice d'emplois et de compétitivité et occuper sur le plan international une place majeure dans l'offre de solutions robotiques à destination de l'agriculture.