[Med’Agri] InRow, une bineuse intégrale pour betteraves sucrières bio

La bineuse InRow de Garford travaille à la fois l’inter-rangs et l’inter-plants grâce à des socs rotatifs guidés par caméra. Vitesse de travail comprise entre 2 et 6 km/h selon l’architecture du semis. Efficacité assurée, rentabilité pas gagnée...

Conçue par le constructeur britannique Garford, la bineuse InRow met en œuvre une caméra vidéo digitale pour capturer les images de la culture. Elle analyse les lignes vertes de la culture et commande la translation de socs rotatifs en forme de haricots scalpant les mauvaises herbes. Synchronisés, les socs assurent un binage avec une précision de 1,5 cm tout autour de chaque plante, sans négliger l'inter-rangs. Ainsi, 95 % de la surface de sol nu est travaillé, à la vitesse d'environ 3 km/h. La bineuse a au départ été développée désherber les cultures maraichères, telles que salades, céleris, choux etc.

Écarter les plants pour biner deux fois

Garford a décidé de tester son matériel dans les betteraves sucrières, ouvrant ainsi la voie à la conduite en bio. En betterave, les techniques de semis conventionnelles réservent des inter-rangs de 45 ou 50 cm pour un espace de 18 cm sur le rang entre deux betteraves. « Cette architecture complique la tâche de la bineuse InRow », souligne Richard Dumbrill, président de Novaxi, distributeur de Garford sur la France et le Benelux, notamment. « La distance réduite entre deux plantes limite à 2 km/h la vitesse de travail. Le développement du feuillage interdit par ailleurs un second passage qui risquerait d'altérer la végétation se développent entre deux plantes du même rang. En relation avec l'Institut technique de la betterave, nous avons testé d'autres architectures de semis, consistant à réduire à 30 ou 35 cm l'espace inter-rang et à le porter à 25 cm sur le rang, avec des résultats probants. Deux passages sont alors envisageables à une vitesse comprise entre 2 et 6 km/h ». La bineuse reste évidemment opérationnelle pour des passages supplémentaires binant exclusivement l'inter-rangs.

Cristal Union, premier client

Graford a réussi à convaincre Cristal Union du bien-fondé de sa bineuse. Le groupe coopératif, qui escompte implanter 1500 ha en bio en 2019 contre 145 ha en 2018, a fait l'acquisition d'une machine. Celle-ci fera l'objet de protocoles d'expérimentation lors de la prochaine campagne. Un engagement pas anodin, le prix de revient d'une bineuse en 6 rangs dépassant les 130 000 euros. « A 20 euros la tonne, il ne faut pas y songer », admet Richard Dumbrill. « Mais à 80 euros la tonne, notre bineuse peut s'avérer rentable, surtout quand la seule alternative consiste à désherber manuellement ».