Intempéries : gros retards pour les récoltes de maïs grain et les semis de céréales

Les chantiers accusent un retard respectif de 70% et 58% par rapport à 2023. La récolte du tournesol pâtit d’excès d’humidité tandis que le risque de tassement excessif menace les parcelles betteravières.

En date du 21 octobre, 21% des semis de blé tendre étaient réalisés contre 50% à la même date en 2023. Pour l’orge d’hiver, les chiffres sont respectivement de 38% et 64%. En ce qui concerne la récolte du maïs grain, seulement 25% des parcelles étaient battues contre 82% l’an passé. Tels sont les trois indicateurs du dernier bulletin Céré'Obs’ (FranceAgriMer) matérialisant le caractère particulièrement humide de ce début d’automne. Avec un excédent pluviométrique de près de 60% au plan national, Météo-France a classé le mois de septembre comme le plus pluvieux depuis 25 ans et les deux premières décades d’octobre sont à l’avenant, avec un excédent tutoyant les 70% et préfigurant un nouveau record.

(Source : Céré’Obs’ - FranceAgriMer)
(Source : Céré’Obs’ - FranceAgriMer)

Pour rappel, à l’automne 2023, les intempéries avaient déjà sensiblement entravé les semis de céréales d’hiver, qui s’étaient soldés par un recul des soles de blé tendre et d’orge d’hiver de -12,4% et -9,5%, avant que d’autres périls météorologiques ne mettent à mal les rendements moyens, à respectivement -17,2% et -21,3%, comparativement à 2023.

Des tournesols mûrs mais très humides

Du côté des récoltes, s’il n’y a pas péril en la demeure pour le maïs grain, la situation est plus critique pour le tournesol, avec des parcelles couchées et non ramassables ou d’autres arrivant à maturité mais dépassant la norme d’humidité de 9%. « Dans ce contexte, il peut être plus judicieux d'accepter de récolter avec un taux d'humidité supérieur, engageant des frais de séchage, plutôt que de risquer de manquer une fenêtre propice et reporter la récolte », recommande l’institut technique, qui entrevoit par ailleurs une maturation longue pour les parcelles semées en juin et posant « davantage de problèmes ». « Idéalement, des coupes spécialisées devraient être utilisées pour ne prélever que les capitules, écartant ainsi les parties les plus vertes de la plante. Cependant, avec une matière végétale très verte, il faut s'attendre à des pertes au niveau des grilles, qui devront être régulièrement surveillées afin de trouver le bon équilibre entre pertes et impuretés ». Selon les dernières prévisions du ministère de l’Agriculture, le rendement moyen s’établirait à 23,4q/ha, en retrait de 6,7% sur un an.

Betterave : gare au tassement

En ce qui concerne les betteraves sucrières, l’ITB redoute des risques de tassement en profondeur, susceptibles d’altérer la fertilité physique pour plusieurs campagnes. L’Institut technique recommande notamment de forcer la vidange des intégrales avant la pleine charge, en positionnant un second silo et/ou en déployant une ou deux bennes, en prenant de soin de définir des voies de circulation dédiées telles que les passages de pulvérisateur, avant décompactage ultérieur le cas échéant. En 2025, les planteurs bénéficieront des acquis du projet Prévibest, conduit par l'ITB avec Tereos et Agrotransfert, un outil d’aide à la prévention du tassement en profondeur.