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On veut rester connectés aux autres et à la terre !
Cynthia et Valentin Gasnier représentent la cinquième génération à la tête du domaine familial. Dans un esprit de continuité, ils mettent l’accent sur une responsabilité sociale et environnementale, et misent sur leur jeunesse, en plus de leurs valeurs, pour attirer une nouvelle clientèle.
A Cravant-les-Côteaux, Sandrine et Fabrice Gasnier gèrent désormais le domaine avec leur fils et son épouse, Valentin et Cynthia Gasnier officiellement installés depuis 2023.
Ces derniers représentent la cinquième génération sur ce domaine qui compte aujourd’hui 35 ha plantés à 90 % de côt. Le rouge est majoritaire, mais sont aussi produits du rosé, de la méthode traditionnelle, et un peu de chenin en blanc sec. La vigne est conduite en bio et en biodynamie. « Ce sont tout simplement des méthodes culturales qui nous ressemblent, c’est une façon de vivre », observe Valentin Gasnier. Ce dernier a toujours eu dans l’idée de prendre la suite du domaine familial. Des études en vigne et vin en poche, il est allé en Nouvelle-Zélande pour améliorer son anglais. C’est là-bas qu’il a rencontré Cynthia, qui a étudié le commerce du vin et qui cherchait à parfaire sa technique viticole. Le hasard faisant bien les choses, Cynthia rêvait de reprendre un domaine et connaissait la Touraine, pour y avoir ses racines familiales et des souvenirs de vacances.
La démarche RSE (responsabilité sociale et environnementale) n’est ici pas un vain mot. Au niveau environnemental, on opte pour la voie la plus naturelle possible. Pour exemples, le désherbage mécanique est réalisé avec un travail du sol superficiel pour garder un sol vivant, et le pulvérisateur est équipé de panneaux récupérateurs, faisant économiser 50 % de produit.
CLIENTS ET SALARIÉS : CULTIVER LE LIEN SOCIAL
Du côté social, l’objectif du couple est clair : « notre philosophie consiste à garder notre identité familiale, et à continuer à recevoir les particuliers et les professionnels directement au domaine pour conserver le lien humain, énonce Cynthia Gasnier. Avant Fabrice, les clients ont connu son père, Jacky, et maintenant nous. Dans le monde d’aujourd’hui où on se déconnecte de la base, on veut absolument rester connectés aux autres et à la terre. »
Les associés emploient une dizaine de salariés en moyenne sur l’année, dont trois à quatre permanents. Ils essaient d’embaucher des locaux, qui peuvent rentrer chez eux le soir et avoir une bonne qualité de vie. « Dans le recrutement, l’âge ou le profil importe peu, on cherche un état d’esprit. Nos vendangeurs reviennent d’une année sur l’autre, c’est signe qu’ils se sentent bien chez nous », sourit Cynthia Gasnier.
Le jeune couple œuvre par ailleurs pour l’attractivité du métier. « On est conviés dans des collèges, avec des entreprises d’autres secteurs d’activité, pour parler de nos métiers. On explique notre métier, sa connexion avec tous nos sens. On casse aussi les clichés qui sont encore bien présents et on leur ouvre un champ des possibles dans le choix de métiers », estime la jeune femme.
DES JEUNES POUR PARLER AUX JEUNES
Cynthia et Valentin sont bien conscients de la baisse de consommation de vin rouge en France, surtout chez les jeunes. Parmi leur clientèle, les jeunes sont présents. Leur arrivée au domaine, en tant que nouvelle génération, crée de nouveaux liens dans lesquels « des jeunes parlent à des jeunes », un moyen imparable de séduire cette clientèle. « On a aussi remis en place le fait de participer à des salons, c’est nous qui nous y rendons, or il y a peu de jeunes professionnels, donc on se démarque », considèrent-ils.
Pour rester en phase avec la demande, ils sollicitent le retour direct de leurs clients particuliers (un tiers de la clientèle), grossistes, restaurateurs, cavistes, acheteurs à l’export. « Majoritairement, la notion d’alcool revient dans la problématique de vente. Concernant le cabernet franc, il a une image encore « dure », qui nous pousse à produire un vin d’une qualité optimale. On préfère privilégier la qualité, sans surproduire ni vouloir aller sur tous les marchés », explique le couple.
Une démarche qui implique de faire des choix, comme celui d’attendre la maturité optimale au détriment parfois du rendement. Côté communication, la famille mise beaucoup sur le bouche-à-oreille, très efficace. Ils en sont en tout cas convaincus : aujourd’hui il faut personnaliser les offres, l’accueil et le relationnel.