Prix du lait : les contrats tripartites de l’APLBC seront réévalués

Avec la forte inflation actuelle, les hausses de prix décidées fin 2021 entre l’APLBC, LSDH et plusieurs enseignes de la grande distribution, s’avèrent insuffisantes pour passer l’année. Un second round de négociations doit avoir lieu d'ici l'été.

« LSDH n’étant pas sur les marchés de commodité beurre et poudre de lait, elle ne peut pas profiter de l’embellie des cotations, déplore Olivier Legrand, président de la section Laiterie Saint Denis de l’Hôtel à l’APLBC(1). Il faut absolument passer des hausses en grande distribution pour assurer un prix du lait qui nous permette de faire face à la flambée des charges. »

395 € à 405 € pour des laits différenciés

C’est qui le patron ? ! (CQLP) a déjà voté une hausse du prix du lait de base à compter du 1er juin, à 0,43 €/l (0,39 €/l jusque-là) – et donc de la brique de lait qui sera vendue 1,03 €/l en magasin. « Reste à voir si les quantités achetées par le consommateur baissent à cause de la hausse. Cela peut s’avérer contre-productif pour nous, étant donné que le prix à 0,43 € porte sur les volumes vendus », explique Olivier Legrand. Les deux autres contrats équitables - avec Auchan et Carrefour - ont le même prix du lait que CQLP.

Près de 70 % du lait des adhérents APLBC section LSDH est sous contrat tripartite avec différentes enseignes de la grande distribution. Les négociations de l’hiver avaient abouti pour Lidl à relever le prix du lait de 380 € à 405 €/1 000 l en filière non OGM à partir de mars 2022. Aldi a augmenté le prix du lait de 370 à 395 €, en filière non OGM. Le contrat avec Système U prévoit 405 €, avec un cahier des charges Bleu blanc cœur contre 375 € jusque-là. Le prix garanti par Leclerc est passé de 370 à 385 €, sans cahier des charges.

Une certaine inertie

« Ces hausses nous paraissaient satisfaisantes, mais depuis la guerre en Ukraine, le prix est insuffisant. Il y aura des rencontres avec les enseignes d’ici juillet pour obtenir des hausses. Nous nous basons sur l’indicateur prix de revient du Cniel, avec une indexation sur l’Ipampa pour être plus réactif. Avant, le tripartite donnait de la visibilité à un an, voire plus, aux producteurs. Aujourd’hui, l’instabilité des marchés nous contraints à nous revoir plus souvent. »

L'éleveur rappelle que ces dernières années, les contrats tripartites ont permis à LSDH de payer un prix du lait parmi les plus élevés en France en lait conventionnel. « En 2021, il était en moyenne à 393 €/1 000 l TPQC(2) pour les producteurs en équitable, et à 382 € sur l’ensemble des producteurs. »

(1) Association des producteurs de lait du Bassin Centre - 500 exploitations pour 300 millions de litres de lait, liées à LSDH, Triballat Rians et Chavegrand.
(2) TPQC : toutes primes et qualités confondues.