Témoignage de la famille Clame : passion pour l'élevage

Thierry et Laurent Clame sont issus d’une famille où la race charolaise fait l’objet de toutes les attentions. Les animaux qu’ils produisent sont des habitués des concours, notamment celui de Moulins.

C’est en 1943 que l’aventure familiale commence avec l’achat des premières vaches inscrites par Jean-Louis Clame et ses fils Raymond et Marcel. Installés au domaine du Bourg, sur la commune de Sauvagny, dans le département de l’Allier. Une passion pour l’élevage se dessine. Elle va se poursuivre par les enfants de Raymond ; Bernard et Roland. Le deuxième reprendra le Lac, le premier épousera Mireille Aubouard et s’installera en 1974 sur l’exploitation de ses beaux-parents, au domaine des Habits, à Bourbon-l’Archambault. Mireille et Bernard forment alors le Gaec Clame-Aubouard : « Il était important de conserver l’historique de nos deux familles, connu par les éleveurs ».

C’est à l’ombre du château de Bourbon-l’Archambault que s’étendent les 300 hectares de l’exploitation des Habits. Une surface principalement en prairie. Une trentaine d’hectares sont en culture pour les besoins de l’élevage.

Progressivement, le cheptel des Habits s’étoffe pour atteindre aujourd’hui un effectif d’environ 140 mères charolaises, toutes inscrites au Herd Book Charolais. Mireille et Bernard ayant fait valoir leurs droits à la retraite, ce cheptel est désormais entre les mains de leurs enfants, Thierry et Laurent Clame, associés sous la forme d’un Gaec.

Une participation au concours sans discontinuer

Ensemble, ils poursuivent le travail accompli par leurs parents en participant aux concours comme le précise Thierry : « Nos parents ont toujours eu à cœur, pour la lignée maternelle, de montrer un échantillon de leur élevage en participant aux prix d’ensemble des concours nationaux adultes ». Et c’est en 1993, qu’ils participeront pour la première fois aux prix d’ensemble à Vichy. Depuis, les participations s’enchaînent et les prix s’amoncèlent sur les murs et dans les vitrines de la maison familiale. Mais celle dont Thierry et Laurent sont sans doute les plus fiers c’est l’une des dernières qui leur a été attribuée au Sommet de l’Élevage 2022 à l’occasion de leur 29ème participation consécutive dans la catégorie des prix d’ensemble lors du concours national adulte avec 32 prix d’ensemble présentés.

Fidéliser nos clients en proposant différentes souches

Outre de présenter un échantillon de leur élevage, participer aux concours d’ensemble implique de choisir les meilleurs animaux. Une sélection que nous explique Laurent : «  On essaie de choisir des femelles bien équilibrées alliant développement squelettique et musculaire tout en présentant une belle harmonie générale. Quant aux mâles reproducteurs, acquis chez d’autres éleveurs, ils sont là pour diversifier les origines. Ainsi, nous fidélisons nos clients. C’est d’ailleurs notre objectif et cela fonctionne car, à titre d’exemple, les 4/5ème des veaux vendus cette année l’ont été à des anciens clients. Sur ces anciens clients, il y a trois élevages dont c’est le dixième qu’ils nous achètent ! ».

Thierry et Laurent participent, tout au long de l’année, à différents concours. Le première de la saison étant le concours itinérant national adulte, le concours de Montluçon, de Boussac, dans la Creuse et enfin celui de Moulins avec sa finale nationale. Ce dernier, la famille Clame-Aubouard y participe depuis plusieurs décennies. Thierry tient particulièrement à ce rendez-vous : « On l’a véritablement à cœur. D’une part par la tenue de la Finale Nationale et la présence de l’ensemble des champions de tous les concours qui ont lieu en France réunis, le temps de quelques jours, au même endroit. C’est un véritable événement, un très beau spectacle. De plus, nous avons l’occasion de rencontrer un large public et même des visiteurs internationaux ». C’est d’ailleurs Thierry qui a en charge, au sein de la Société d’agriculture de l’Allier, de l’accueil des délégations étrangères : « J’ai eu l’occasion de me rendre à plusieurs reprises dans d’autres pays où la race charolaise est implantée. Je suis en quelque sorte une aide pour eux en leur apportant les services dont ils ont besoin lors du concours de Moulins ».

Moulins, un concours très attendu

Le concours général agricole de Moulins rivalise, selon Thierry, avec les plus beaux concours de la race : « Aujourd’hui ce concours est mieux connu à travers une communication accrue. C’est sans doute l’un des concours les plus attendus. Il présente un cadre magnifique dont le ring n’a rien à envier avec le Salon International de Paris ! Beaucoup d’efforts ont été accomplis par l’ensemble des éleveurs qui y participent en mettant en avant ce qu’il y a de plus beau dans la race charolaise ».

Les deux frères ont engagé vingt bêtes lors de la prochaine édition au concours général agricole de Moulins.

Une commercialisation de proximité

Quant à la commercialisation des bêtes, la famille Clame-Aubouard est fidèle à Sicaba où ils sont adhérents depuis trois générations comme le précise Laurent : « Nos grands-parents ont intégré la structure au début des années 1970 et ont pu bénéficier du premier label rouge créé en France au niveau des viandes bovines françaises en 1974 pour commercialiser leurs animaux. Sicaba est une chance pour nous, une opportunité de commercialisation qui s’offre à nous au cœur de ce bassin de production qu’est le Bourbonnais. Aujourd’hui nous commercialisons la majeure partie de notre production par cet intermédiaire et, notamment, via la filière bœuf label rouge du Bourbonnais. Les reproducteurs, eux, sont vendus à d’autres élevages.

Thierry et Laurent souhaitent poursuivre le travail engagé par leurs parents et les générations qui les ont précédés en valorisant la race charolaise : « cette race a de l’avenir !

Tout d’abord docile, elle valorise aussi très bien la nourriture qu’on lui apporte. Les mères ont de très bonnes qualités laitières, assurant ainsi l’élevage de leurs veaux. Enfin, elle a un très beau potentiel d’adaptation aux différentes conditions climatiques ».

L’agriculture, la base de la vie

Thierry Clame croit profondément à l’avenir de l’élevage : « Être éleveur et plus largement agriculteur c’est fondamental pour l’avenir de notre société. Notre rôle de producteurs est de nourrir nos concitoyens, c’est tout simplement les bases de la vie ».