Commerce: nouveau cycle de négociations UE/Mercosur la semaine prochaine à Bruxelles

Les négociateurs de l'Union européenne (UE) et du Mercosur se retrouveront dans la semaine du 12 novembre à Bruxelles pour un nouveau cycle de discussions sur l'accord commercial sur lequel ils travaillent depuis 20 ans, a annoncé vendredi la Commission européenne.

"Il y a eu des échanges de vues, des appels téléphoniques assez intenses ces dernières semaines. Nous faisons des progrès, mais il y a encore des choses importantes à faire", a expliqué la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström. "Ce que nous essayons de voir, c'est, s'il est possible de faire un effort final ou au moins une poussée si importante que nous serions vraiment proches" d'un accord, a-t-elle poursuivi, à l'occasion d'une réunion des ministres européens du Commerce à Bruxelles. L'UE et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) ont entamé voilà près de 20 ans des négociations en vue de conclure un accord commercial, appelé à devenir le plus important jamais signé par les Européens.

Ces discussions, non loin d'aboutir, ont cependant patiné ces derniers mois, en particulier à cause de divergences entre l'UE et le Brésil. Les interrogations européennes se sont intensifiées avec l'élection fin octobre à la présidence brésilienne du populiste d'extrême droite Jair Bolsonaro, dont les intentions semblent contradictoires en ce qui concerne l'accord avec l'UE. S'il a promis des mesures ultra-libérales sur le plan économique, il semble se désintéresser du Mercosur, l'espace de libre-échange latino-américain, qui ne figure même pas dans son programme. "Nous ne savons rien sur le nouveau gouvernement au Brésil, qui prendra ses fonctions le 1er janvier. Ce que nous faisons maintenant, c'est que nous traitons avec les pays du Mercosur. L'un d'eux est le Brésil, avec son gouvernement actuel", a expliqué Mme Malmström. "Ensuite nous devrons voir avec la nouvelle administration", a-t-elle ajouté.

"Ce qui a été dit pendant les élections nous indique que Brésil veut renégocier et rouvrir ce qui a déjà été réalisé", a pour sa part estimé la ministre autrichienne de l'Economie Margarete Schramböck, dont le pays préside actuellement l'UE. "Mon avis, c'est que nous ne céderons rien sur ce qui pourrait nuire aux normes européennes", a-t-elle ajouté.