Etats généraux de l'Alimentation: la coordination rurale déjà "déçue"

La Coordination rurale a fait part mercredi de sa "déception" après une journée d'ateliers des Etats généraux de l'Alimentation (EGA), regrettant que ne soit pas abordée la question des aides européennes, responsables selon le syndicat des prix déprimés qui affectent les agriculteurs.

"Lorsque j'ai soulevé la question de la politique agricole commune (PAC) qui nous oblige à avoir des prix volatiles et qui sont depuis quelques temps en-dessous de nos prix de production, il m'a été répondu que la PAC, il fallait faire avec, et que cette question ne pouvait pas être traitée ici", a déclaré à l'AFP François Lucas, président d'honneur de la coordination rurale et participant de l'atelier 5 des EGA spécifiquement consacré à l'amélioration des prix payés aux producteurs.

Les récentes orientations de la PAC vont plutôt vers un recul de la régulation, dont le dernier épisode sera la fin des quotas sur le sucre en octobre après ceux sur le lait en 2015. "A partir de là, c'est une énorme déception, parce que si on ne remet pas ça en cause, on aura beau avoir quelques enjoliveurs supplémentaires, on ne sortira pas de ces prix déprimés et déconnectés de nos coûts de production", a-t-il estimé.

La coordination rurale estime que la "conduite ultralibérale" de la politique agricole commune "livre l'agriculture et les agriculteurs aux conditions du marché", une situation qui affecte "négativement" les prix payés aux producteurs. Le deuxième syndicat agricole français préconise la défense de la "préférence communautaire" et de "l'exception agriculturelle" à l'Organisation mondiale du Commerce et la sortie pure et simple de ce secteur d'activité du champ de compétence de cette organisation.

Les états généraux sont à ce jour, pour M. Lucas, "à côté de la plaque" car les agriculteurs imaginaient "qu'enfin, on s'attaquait à leurs problèmes, alors qu'ici, on va reprendre les débats qui ont eu lieu à l'occasion de la loi LME, de la loi Sapin", qui régissent les négociations commerciales entre distributeurs et industriels. Pour lui, on ne s'attaque pas "au problème de fond qui fait aujourd'hui disparaître et qui désespère les agriculteurs".