Grippe aviaire : la filière sur le pied de guerre

A la veille de la saison migratoire, le risque de contamination des élevages par l’influenza aviaire est patent. Mais les pathogènes voyagent sous de multiples formes. Une seule parade : la biosécurité, doublée d’une vigilance accrue des éleveurs pour détecter et signaler tout cas suspect.

Qu'en sera-t-il cette année ? « Une source de menace est clairement identifiée en Italie du Nord, où une quarantaine de foyers H5N8 hautement pathogènes ont été déclarés par les autorités », déclare Gilles Salvat, directeur de la santé animale et du bien-être des animaux à l'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail. « Même si les migrations Nord-Sud prévalent, des migrations Est-Ouest ne sont pas à exclure, mais peut-être pas au point d'atteindre le Sud-Ouest de la France. Des cas de H5N8 sur avifaune ont également été signalés dans le Nord de l'Allemagne ». Conséquence immédiate : le ministère de l'Agriculture, par un arrêté du 11 octobre, a placé les départements de l'Ain, de la Haute-Savoie et de la Savoie en situation de risque modéré vis à vis de l'avifaune, le reste du territoire national restant au niveau de risque négligeable, un statut reconquis le 4 mai 2017, après l'épidémie de l'hiver 2016/2017, au bilan éloquent : 4 millions de palmipèdes abattus, un vide sanitaire de 6 semaines (17 avril – 28 mai) dans 1134 communes de 5 départements, un coût financier global qui reste à chiffrer qui sera de l'ordre de plusieurs centaines de millions d'euros, après la facture de 250 millions d'euros pour la filière palmipèdes gras en 2015/2016, auxquels s'ajoutent 150 millions d'euros acquittés par l'Etat, non comptées les mesures de soutien (formation et investissements dans la biosécurité) des régions et départements. En 2 ans, la production de foie gras a chuté de 44 % pour s'établir à 10 750 t en 2017, sans toutefois affecter le leadership de la France dans le secteur.

Alertes allemande et italienne

Qu'en sera-t-il cette année ? « Une source de menace est clairement identifiée en Italie du Nord, où une quarantaine de foyers H5N8 hautement pathogènes ont été déclarés par les autorités », déclare Gilles Salvat, directeur de la santé animale et du bien-être des animaux à l'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail. « Même si les migrations Nord-Sud prévalent, des migrations Est-Ouest ne sont pas à exclure, mais peut-être pas au point d'atteindre le Sud-Ouest de la France. Des cas de H5N8 sur avifaune ont également été signalés dans le Nord de l'Allemagne ». Conséquence immédiate : le ministère de l'Agriculture, par un arrêté du 11 octobre, a placé les départements de l'Ain, de la Haute-Savoie et de la Savoie en situation de risque modéré vis à vis de l'avifaune, le reste du territoire national restant au niveau de risque négligeable, un statut reconquis le 4 mai 2017, après l'épidémie de l'hiver 2016/2017, au bilan éloquent : 4 millions de palmipèdes abattus, un vide sanitaire de 6 semaines (17 avril – 28 mai) dans 1134 communes de 5 départements, un coût financier global qui reste à chiffrer qui sera de l'ordre de plusieurs centaines de millions d'euros, après la facture de 150 millions d'euros pour l'épisode 2015/2016 acquittée par l'Etat, non comptées les mesures de soutien (formation et investissements dans la biosécurité) des régions et départements et les manques à gagner à tous les niveaux de la chaine. En 2 ans, la production de foie gras a chuté de 44 % pour s'établir à 10 750 t en 2017, sans toutefois affecter le leadership de la France dans le secteur.

Eviter les 485 foyers de l'an passé

En 2015/2016, l'origine de l'épizootie avait été attribuée à des plusieurs souches, dont H5N1 et H5N2, présentes sur le territoire dans la population aviaire mais à l'état faiblement pathogène, avant de muter sous forme hautement pathogène. Mutations sur les volailles domestiques en 2015/2016, avifaune en 2016/2017 : les deux scénarios de contamination sont possibles. « Etablir un pronostic des risques encourus pour la saison à venir est impossible », concède Gilles Salvat. « Mais les 500 foyers enregistrés l'an passé ne sont en rien une fatalité. On doit pouvoir juguler le phénomène à quelques foyers, grâce au respect des règles de biosécurité par tous les acteurs de la filière, des éleveurs aux équarrisseurs en passant par les transporteurs et tous les opérateurs intervenant sur les élevages. Les éleveurs doivent en prime renforcer la vigilance clinique de leur élevage pour détecter très rapidement les animaux malades et prévenir les services compétents ».