Les planteurs demandent à Cristal Union de maintenir l’outil industriel Bourdon

Depuis l’annonce de la mise à l’étude du projet de fermeture de Bourdon par Cristal Union, la CGB Limagnes étudie et propose des pistes de valorisation de la betterave autres que celle du sucre.

Depuis le 18 avril dernier, date à laquelle le conseil d'administration de Cristal Union annonçait la fermeture du site de Bourdon dans le Puy-de-Dôme, les planteurs, au travers du syndicat betteravier CGB Limagnes, étudient toutes les pistes possibles pour tenter de trouver une (des) alternative(s) à la production de sucre et maintenir une activité économique viable pour les agriculteurs et la filière de la Limagne Nord-Val d'Allier. Le 26 juillet leur président, Régis Chaucheprat, rencontrait Anne-Gaëlle Baudoin-Clerc, préfète du Puy-de-Dôme et un représentant de son homologue de l'Allier, Françoise Lecaillon, aux côtés des acteurs de la Limagne, des élus et représentants des collectivités territoriales régionales et départementales.

À l'occasion de sa venue dans le Puy-de-Dôme le 19 avril dernier, le président de Cristal Union, Olivier de Bohan disait en substance être engagé « dans une démarche légale de procédure de recherche de repreneur et de solutionsalternatives ». Où en sommes-nous aujourd'hui ?

Aucun projet n'est sur la table... si ce n'est que depuis l'annonce de la mise à l'étude du projet de fermeture de Bourdon, nous (ndlr la CGB Limagnes) avons multiplié nos demandes auprès de Cristal Union et de son président afin que tout soit mis en œuvre pour maintenir temporairement la production de sucre et l'activité industrielle sur le site d'Aulnat, en attendant que des pistes de valorisation de la betterave autres que celle du sucre soient étudiées.

Vous souhaitez que Cristal Union maintienne coûte que coûte le fonctionnement de l'usine Bourdon ?

Si Cristal Union persiste en effet à vouloir fermer cet outil industriel dès 2020, c'est la condamnation définitive de l'usine et du bassin betteravier avec un impact social et économique important. Près de 350 emplois directs et indirects seraient fragilisés et 400 exploitations agricoles privées d'une plante dotée d'atouts agronomiques et contribuant à l'allongement de la rotation des cultures.  Cristal Union ne peut donc pas prendre ce risque de fermer Bourdon trop tôt et de perdre ainsi la vision à long terme de notre bassin betteravier.

Quelles sont les pistes de valorisation de la betterave autres que le sucre qui pourraient être développées en Limagne et Val d'Allier ?

Nous étudions la possibilité de développer des produits issus de la betterave sucrière à destination de l'élevage tels que les pulpes enrichies et le jus de betteraves transformé, entrant dans la composition de nouveaux aliments du bétail. La possibilité de produire des sirops à destination de la bio-économie (production de molécules bio-sourcées) est aussi à l'étude. Dans un contexte de changement climatique et de recherche d'autonomie alimentaire régionale, la production de pulpes enrichies est une voie intéressante dans l'approvisionnement en fourrage.  Nous souhaitons d'ailleurs installer un pilote pour les tester dans des fermes d'élevage référentes en 2020. Mais tous ces projets nécessiteront des moyens financiers de l'État et des collectivités territoriales. Et ils sont suspendus à la volonté de Cristal union de maintenir l'activité industrielle de Bourdon comme nous l'avons demandé.