Sécheresse: de nombreux départements agricoles pourraient ne pas être reconnus (FNSEA)

Trois quarts des départements français ont été très touchés par la sécheresse mais nombre d'entre eux risquent de ne pas bénéficier d'indemnisations pour leurs agriculteurs, en raison de critères d'éligibilité inadaptés, craint la FNSEA lundi.

"On est aujourd'hui à près de 75 départements qui ont été très impactés par la sécheresse", a déclaré lundi à l'AFP Joël Limouzin, vice-président de la FNSEA en charge du dossier gestion des risques. Selon lui, une cinquantaine de ces territoires ont d'ores et déjà déposé un dossier ou sont en passe de le faire d'ici lundi soir, les autres étant encore "en cours d'expertise". "Des départements ont déjà demandé, après des expertises, la reconnaissance en calamité agricole, mais d'autres départements sont encore au travail là-dessus pour la bonne et simple raison que la sécheresse s'est étendue jusque quasiment au 1er novembre", a-t-il expliqué.

"Certains attendaient jusqu'à la fin octobre pour pouvoir faire ce travail d'expertise terrain", a ajouté M. Limouzin, éleveur en Vendée. Alors que les premiers départements devraient voir leur cas être examiné le 12 décembre, en comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA), les départements restants, compte tenu de la durée de cette sécheresse devraient déposer leur dossier d'ici janvier ou février, mois durant lesquels se tiendront deux nouveaux CNGRA. Mais, craint M. Limouzin, de nombreux territoires très durement touchés pourraient ne pas bénéficier de ces indemnisations.

"Nous avons aujourd'hui des discussions en cours un peu compliquées, notamment sur les critères d'éligibilité au fonds des calamités agricoles", a-t-il expliqué à l'AFP. "On a une sécheresse assez atypique en 2018: on a eu des récoltes d'herbe en moyenne à peu près satisfaisantes au printemps, mais une sécheresse qui a démarré quasiment début juillet sans discontinuer et notamment sur toute la partie du grand-Est", ainsi que sur l'ensemble du Massif central. Or "on a des départements très impactés, qui risquent d'avoir des difficultés à être reconnus en calamité agricole, par le fait de la récolte du printemps", explique M. Limouzin, qui met également en avant la très grande "hétérogénéité" des situations au sein de certains territoires. "Si on applique les critères tels qu'ils sont aujourd'hui, sur les 75, c'est peut-être une bonne trentaine de départements qui pourraient être exclus", affirme M. Limouzin.