Sécheresse : les zones à risque estival identifiées

Le ministère de l’Ecologie a réuni le 14 mai le comité national de l’eau afin de mieux anticiper les difficultés liées aux épisodes de sécheresse à venir. La majorité des départements de France métropolitaine ont été identifiés comme des zones à risque.

« Les données mesurées au niveau national durant le mois d'avril – débits des rivières, recharge des nappes, humidité des sols, quantité de pluie tombée, ainsi que les prévisions météorologiques saisonnières – ont permis d'identifier les zones à risques pour cet été », indique le ministère de l'Ecologie, qui a publié le 15 mai une carte classant les départements français selon leur risque de sécheresse cet été. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne Franche-Comté, Grand-Est, Centre-Val de Loire et Nouvelle-Aquitaine pourraient plus particulièrement connaitre des épisodes de sécheresse. Le niveau de risque est maximal pour 11 départements : Haut-Rhin, Haute-Saône, Saône-et-Loire, Ain, Allier, Rhône, Loire, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Ardèche et Isère.

Afin d'éviter les pénuries d'eau telles que la France en a connu l'été dernier, le ministère appelle à « améliorer les points de faiblesses identifiés l'an dernier dans le dispositif de gestion de crise ». En 2019, treize départements avaient subi des ruptures d'approvisionnement de longue durée (jusqu'à 100 jours en Ariège ou en Haute-Saône), sur des portions étendues de leur territoire (la moitié de la Creuse par exemple).

Le ministère a ainsi demandé aux préfets « de mieux harmoniser les mesures de restriction des usages de l'eau à l'échelle des bassins hydrographiques, en veillant à utiliser des seuils cohérents de déclenchement des mesures ». Ils devront également renforcer l'utilisation des données disponibles sur la ressource en eau, les prélèvements et celles provenant des gestionnaires des réseaux d'eau potable.

Même si la recharge hivernale des nappes phréatiques a été « nettement supérieure à la moyenne, du fait de pluies efficaces précoces et conséquentes », selon le bureau géologique national (BRGM), les déficits pluviométriques enregistrés de mi-mars à fin avril, conjugués à des températures élevées, « se font ressentir rapidement sur les niveaux des eaux souterraines ».

« L'absence de précipitation notable, la reprise de la végétation et l'augmentation de l'évapotranspiration à partir de mi-mars ont eu pour conséquence de mettre un terme à la période de recharge », indique le bureau.

D'autre part, Météo-France prévoit pour le trimestre à venir un temps « plus chaud que la normale » sur toute l'Europe, avec des précipitations qui devraient être « déficitaires » sur le nord-ouest du continent.