Un projet de parc d'attraction divise près de Rennes

Un projet de parc d'attraction au sud de Rennes, sur le thème des légendes arthuriennes, suscite une vive opposition de la part d'agriculteurs et d'habitants mais est soutenu par des élus de la région et des acteurs économiques.

Ce parc d'attraction, dénommé Avalonys, devrait s'implanter, selon ses promoteurs, la société Enez Aval, sur 80 hectares de terres agricoles à Guipry-Messac, une commune de 7.000 habitants, pratiquement à mi-chemin entre Rennes et Nantes. Alliance inédite, l'ensemble des syndicats agricoles sont opposés à ce projet. "Dans un contexte de crise structurelle sans précédent pour l'agriculture (...), le projet de parc d'attraction viendrait encore fragiliser un secteur en difficulté", ont écrit, dans une lettre ouverte aux élus, les Fédérations départementales de la FDSEA, la Confédération Paysanne, la Coordination Rurale et Agrobio. La chambre d'agriculture d'Ille-et-Vilaine a également pris position contre le projet.  

Actuellement, neuf agriculteurs exploitent ces terres appartenant à la société Butagaz qui avait prévu, il y a une trentaine d'années, d'y installer un centre de stockage de gaz qui n'a jamais vu le jour. De son côté, une association opposée au projet, la Puce de Cormeré, multiplie les réunions publiques et les actions de sensibilisation. Elle rappelle que le territoire concerné "subit déjà une pression foncière importante" et que, selon des chiffres officiels, "6,5% de la surface agricole utile y a disparu entre 2000 et 2010". Elle s'inquiète aussi d'une "absence de réflexion stratégique" de la part des élus dans ce dossier. Selon Enez Aval, le coût du projet, qui s'appuierait sur les dernières technologies, est estimé à 100 millions d'euros. Il pourrait créer 200 emplois et accueillir 500.000 visiteurs par an.

Le projet est soutenu par la communauté de communes Vallons de Haute-Bretagne Communauté (VHBC) qui y voit une opportunité de développement économique. De même, la région Bretagne a accordé une avance remboursable de 100.000 euros à la société pour le financement d'études préalables. "Nous avons le soutien des élus, d'habitants, des acteurs économiques du territoire", a assuré vendredi à l'AFP le porteur de projet, Aurélien Loro. "Nous sommes en contact avec des investisseurs, y compris étrangers, et de grands groupes industriels (...) qui sont dans une vision de long terme et non pas spéculative", a indiqué M. Loro, précisant que ce tour de table potentiel permettait à Enez Aval de réunir le financement initial. "On croise beaucoup plus de personnes qui adhèrent au projet que d'opposants", a commenté M. Loro. Mais sous la pression des opposants au projet, les élus de VHBC ont reporté la semaine dernière leur décision concernant une éventuelle avance remboursable de 50.000 euros à Enez Aval.