Croissance dans le maraîchage bio

La rentabilité dégagée par les exploitations de maraîchage biologique est en hausse, malgré l’inflation des coûts de production.

Au cours de l'exercice écoulé, les surfaces des exploitations de maraîchage en agriculture biologique du Grand Ouest ont doublé. La SAU moyenne de ces exploitations diversifiées qui produisent beaucoup de légumes sur de petites surfaces grimpe ainsi de 3,9 ha sur l'exercice 2016/17 à 6,1 ha sur 2017/18. La hausse se justifie par la conversion d'exploitations de grande taille mais aussi par l'agrandissement de structures déjà certifiées. 6,1 % des surfaces en légumes frais en 2018 sont désormais en certification biologique c'est-à-dire déjà certifiées ou en conversion. La gestion de la main-d'œuvre est au centre de la réussite économique des exploitations, en particulier en production maraîchère diversifiée, qu'elle soit en conventionnelle ou en bio. À l'avenir, il s'agit même d'un point de vigilance pour ces exploitations car les charges liées à ce pôle ont augmenté de 50 % entre les deux derniers exercices. En réponse à une progression des surfaces, les exploitations ont embauché davantage de salariés et la main-d'œuvre a augmenté de 42 %, passant ainsi de 2,19 à 2,42 ha/UTH entre les deux derniers exercices.

Augmentation de l'endettement

Sur le plan des indicateurs économiques, le produit d'exploitation progresse de 28 % par rapport à l'exercice 2016/17. Cependant la marge brute n'augmente que de 19 %, tandis que le revenu de gestion limite sa hausse à 9 %. La principale cause est la flambée des charges proportionnelles qui bondissent de 51 %. On note également la nette croissance des charges de structure et en particulier celles liées aux bâtiments et foncier qui augmentent de 44 %. Financièrement, les installations et les agrandissements conduisent à une élévation des annuités et du taux d'endettement de 18 points. Par conséquent, le ratio annuité/EBE croît lui aussi de 14 points : 46 % du montant dégagé par l'exploitation est alors consacré au remboursement des annuités.

13 % en vente directe

Lors de l'acte d'achat, l'impact du label bio n'est pas le même pour tous les produits : tous n'ont le même taux de pénétration auprès du consommateur. Ainsi, le taux de consommateurs influencés par le label bio est de 30 % pour les œufs, 12 % pour le lait et seulement 7 % pour les fruits et légumes. En revanche, les acheteurs de produits bio se tournent de plus en plus vers les marchés de proximité. Ils bénéficient d'une image positive et permettent le contact direct entre producteurs et consommateurs. Cependant, seulement 13 % des produits issus de l'agriculture biologique sont commercialisés en vente directe. Les grandes et moyennes surfaces représentent 46 % des parts de marché, les magasins spécialisés en bio 36 % et les artisans commerçants 5 %.