Petite "bio-graphie" de l’agriculture française

A l’occasion du salon Tech&Bio, qui s'est tenu à Valence du 18 au 19 septembre 2019, Pleinchamp fait le point sur le développement de l’agriculture biologique (AB) en France, qui a passé le cap de 2 millions d’hectares en 2018, soit 7,5 % de la surface agricole utile (SAU) selon l’Agence bio. Près d’une exploitation sur 10, précisément 9,5%, est certifiée AB.

Combien d'exploitations sont certifiées en agriculture biologique ?

En 2018, le nombre d'exploitations certifiées bio a augmenté de 13% pour s'établir à 41 623. Près d'une exploitation sur dix (9,5%) est désormais engagée bio. Le taux de dé-certification s'est établi à 3%.

Quelle est la surface agricole utile certifiée en agriculture biologique ?

La surface agricole utile (SAU) certifiée bio s'établit à 2,03 millions d'hectares, en hausse de 17% par rapport à 2017, 74% certifiées et 26% en conversion. Elle représente 7,5% de la SAU totale, contre 6,5% en 2017. La bio génère 14,3% de l'emploi agricole.

Quelles sont les productions végétales les plus engagées en agriculture biologique ?

La production de fruits concentre le plus fort taux d'engagement (23,3%), devant les plantes à parfum (21,1%), la vigne (12%), les surfaces fourragères (10,1%), les légumes frais (7%) et les grandes cultures (4,3%). Les grandes cultures enregistrent le plus fort taux de croissance (+31%), devant les légumes (+24%), les fruits (+20%) et la vigne (+20%).

Quelles sont les productions animales les plus engagées en agriculture biologique ?

Chez les ruminants, la part des cheptels bio est de 6,2% pour les vaches laitières (+14% par rapport à 2017), 4,9% pour les vaches allaitantes (+8%), 10,8% pour les brebis laitières (+6%), 6,8% pour les brebis à viande et 9,1% pour les chèvres. Chez les monogastriques, la part des cheptels bio est de 13,3% pour les poules pondeuses (+31%), 1,6% pour les poulets de chair (+13,6%) et 1,3% pour les porcins (+20%).

Quelles sont les régions les plus engagées en agriculture biologique ?

La région Occitanie concentre la plus grande surface (507 242 hectares), devant la Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes et les Pays de la Loire. En taux de surfaces certifiées en AB, Provence-Alpes-Côte d'Azur se place en tête (25,6%), devant l'Occitanie (20%) et la Corse (13,6%). L'Ile-de-France, à 4% enregistre le plus fort taux de progression (+44%) en 2018. Le Gers est le premier département bio de France, en surface comme en nombre d'exploitations, devant la Drôme et le Gard pour ce qui est du nombre de producteurs, et l'Aveyron et la Loire-Atlantique pour ce qui est des surfaces.

Quel est le taux de couverture assuré par la production nationale bio ?

Le taux de couverture est resté stable à 69%. Il s'établit à 82% si l'on exclut les produits exotiques. Il dépasse les 90% pour les boissons alcoolisées, les œufs, le lait, les produits laitiers, les viandes fraiches et transformées.

Comment évolue la consommation des produits bio en France ?

Le marché des produits bio a atteint 9,7 milliards d'euros en 2018 (+15,7%). Il représente 5% des achats alimentaires des Français. L'épicerie constitue l'essentiel du panier bio (23%), devant les fruits et légumes frais (19%), les produits laitiers (17%), les boissons alcoolisées (12%), les viandes (10%), etc.

Quels sont les circuits de distribution de la bio ?

La grande distribution progresse (+22,6%) et voit sa part de marché croître pour s'établir à 49% contre 46,1% en 2017. Malgré des ventes en progression (+7,7%), les magasins spécialisés perdent des parts de marché : 34% en 2018 contre 36,3% en 2017. En hausse de 12,8%, la vente directe conserve ses parts de marchés (12%), de même que les artisans, commerçants et restaurants (5%).

Quelle est la position de la France en Europe ?

En 2017, la France occupait en surface le 3ème rang européen (avec 1,74 million d'hectares), derrière l'Espagne (2,08 millions d'hectares) et l'Italie (1,90 million d'hectares), ces trois pays représentant 45% des surfaces cultivées en bio au sein de l'UE.

Quelles sont les perspectives dans les années à venir ?

L'Agence Bio anticipe une conversion de l'ordre de 250 000 à 300 000 hectares par an dans les années à venir.