Oeufs contaminés: un nouvel insecticide recherché dans les élevages français

Après le fipronil, des traces d'un deuxième insecticide interdit dans les élevages de volailles, l'amitraze, sont aujourd'hui recherchées dans les oeufs français, car il a été utilisé dans"quelques élevages" français de poules pondeuses, a indiqué vendredi le ministère de l'Agriculture.

Alors que le gouvernement néerlandais a révélé mercredi qu'un deuxième insecticide "modérément toxique" avait été utilisé par Chickfriend, le prestataire de services incriminé dans l'affaire du fipronil, le gouvernement français a demandé à l'Anses (Agence de sécurité sanitaire) "d'évaluer le risque sanitaire éventuel que présenterait la présence de tels résidus dans les oeufs". Lors de leurs contrôles dans les élevages de poules pondeuses, les services du ministère expliquent mettre "à profit ces opérations de recherche de l'utilisation éventuelle de fipronil pour dresser plus largement un état des lieux des pratiques en matière de traitements contre le pou rouge". "Certaines de ces pratiques font actuellement l'objet d'investigations complémentaires, en particulier l'usage de produits à base d'amitraze, constaté dans quelques élevages, en dehors des modes d'utilisation autorisés", poursuit le ministère, dans un communiqué où il précise qu'"une recherche de résidus de cette substance dans les oeufs des élevages concernés est en cours". Contrairement au fipronil, dont l'usage est interdit dans les productions animales, l'amitraze est autorisé comme médicament vétérinaire pour le traitement antiparasitaire des ruminants, porcs et abeilles, rappelle le ministère. En revanche, "il n'a pas d'autorisation de mise sur le marché pour la filière volailles, que ce soit en traitement sur les animaux ou pour la désinfection des bâtiments d'élevage vides, car aucun dossier de demande n'a été déposé auprès de la Commission européenne".

Pas d'autorisation

Dans le cadre de la gestion de la crise liée à l'usage frauduleux de fipronil, 32 produits font désormais l'objet d'un retrait du marché en raison d'une concentration en fipronil supérieure à la limite autorisée. Par ailleurs, à ce jour, "plus de 520 autocontrôles ont été effectués par les entreprises françaises, essentiellement par la quinzaine d'entre elles les plus concernées par le risque de contamination par du fipronil", indique le ministère, qui rappelle que "34 autocontrôles se sont révélés positifs, entraînant le retrait de la vente des denrées contaminées". "Parallèlement, les contrôles officiels se poursuivent dans les centres de conditionnement, les établissements de transformation et chez les grossistes français identifiés comme destinataires d'oeufs ou d'ovoproduits contaminés en provenance de Belgique et des Pays-Bas", poursuit le ministère.

Par ailleurs, la direction générale de l'Alimentation (DGAL) et la direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) ont demandé aux DDPP (directions départementales de la protection des populations) de réaliser "des plans de contrôle représentant plus de 750 prélèvements d'oeufs ou d'ovoproduits dans les prochaines semaines", indique le communiqué. Ces prélèvements seront effectués dans des points de vente (surveillance aléatoire) mais également dans les entreprises ayant reçu des produits suspects (contrôles ciblés), indique le ministère. Les résultats seront mis à la disposition du public. Au niveau européen, le ministère indique que la Commission a convoqué à Bruxelles un comité d'experts pour le 30 août.