Voyages d’étude : quand les agriculteurs prennent le large

Agrilys est une agence qui s’est spécialisée dans l’organisation de voyages à destination des professionnels de l’agriculture et de l’enseignement agricole. Rencontre avec Claire Barneron, dirigeante associée de la société.

Halte aux idées reçues ! Les agriculteurs voyagent autant que les autres. Ce métier a beau ancrer les Hommes au territoire, ces derniers ont toujours besoin d'aller voir ailleurs, ne serait-ce que pour prendre du recul par rapport à leur système d'exploitation. Agrilys est une agence de voyage qui s'est spécialisée sur ce créneau. Née en 2009, elle est dirigée par un ancien professeur d'anglais et une ingénieure en agriculture. 

Depuis sa création, Agrilys a organisé 450 voyages d'étude, embarquant 12 000 voyageurs dans l'aventure. L'agence propose ses services à l'enseignement agricole ainsi qu'aux professionnels de l'agriculture. Un voyage procure une ouverture d'esprit, toujours salutaire. Pour un conseil d'administration ou un comité d'entreprise, une excursion de plusieurs jours est aussi l'occasion de renforcer la cohésion interne du collectif. Agrilys leur taille un voyage sur mesure, en co-construisant avec eux le programme.  

Éviter les attrape-touristes

« L'agence propose des voyages à haute valeur ajoutée », insiste Claire Barneron. Celle-ci suit de près les problématiques qui questionnent le monde agricole français et tente de trouver, dans chaque pays, les meilleurs interlocuteurs. Par exemple, un voyage sera prochainement organisé en Allemagne sur le désherbage mécanique. Un thème dans l'air du temps, avec le débat sur le glyphosate et le développement de l'agriculture biologique.

Au sein d'Agrilys, une équipe de sept collaborateurs est chargée de l'organisation. L'agence s'appuie sur un réseau international de partenaires, qui lui donne des contacts locaux. L'agence garantit également la sécurité des voyageurs, en les accompagnant en cas d'imprévus. Elle fait appel à des guides qui parlent français pour dépasser la barrière de la langue. « Préparer un voyage demande du temps et de l'organisation », résume Claire Barneron. D'où l'intérêt de déléguer la logistique à une agence.

Des voyages financés par Vivea

Reste le coût du voyage, parfois prohibitif dans une France agricole en crise. Certains des voyages organisés par Agrilys peuvent être financés, au moins pour partie, par le fonds de formation Vivea. Ainsi, des « formations aux responsabilités » sont régulièrement mises en place pour former les nouveaux élus de la profession agricole. Elles sont souvent ponctuées par un voyage d'étude à l'étranger.

Tout dernièrement, un voyage en Nouvelle-Zélande a été organisé, en partenariat avec l'Institut de l'élevage. La Nouvelle-Zélande est un pays de référence concernant la production laitière. Les participants ont rencontré les principaux acteurs de la filière laitière de ce pays. Une restitution de ce voyage sera réalisée lors du salon de l'agriculture.

La France terre d'accueil

Agrilys organise l'accueil d'une vingtaine de groupes étrangers par an. « Cette activité a subi un sérieux coup d'arrêt avec les attentats. Mais elle est en train de repartir », note Claire Barneron. Que recherche les agriculteurs étrangers en France ? Ils souhaitent découvrir la structuration de nos filières, le modèle coopératif français, la PAC... Nos savoir-faire concernant les semences ou les fromages sont aussi plébiscités.

Des agriculteurs « très curieux »

Hors des frontières de l'hexagone, les agriculteurs français ont la réputation d'être « très curieux », d'après les retours que reçoit Claire Barneron. « Souvent les intervenants sont très surpris par le grand intérêt que les agriculteurs leur portent », précise-t-elle.

Au final, « un voyage réussi », d'après Claire Barneron, est un voyage où de bons repas ont été servis, ayant renforcé la cohésion du groupe, avec des participants qui reviennent avec « la sensation d'avoir fait le tour ». Prêt pour le décollage ?