Freinage : le pense-bête à coller sur le pare-brise

Le règlement européen 167/2013 impose de nouvelles normes de freinage d’ici à 2022 pour les véhicules remorqués neufs et 2025 pour les tracteurs neufs. La coexistence de plusieurs technologies incompatibles mérite réflexion au niveau des attelages futurs entre tracteur et véhicules remorqués.

Le règlement 167/2013, baptisé aussi Mother Regulation, est entré en vigueur le 1er janvier 2018. Il redéfinit les normes de freinage des véhicules agricoles (tracteurs, remorques agricoles, semi-remorques agricoles, machines et instruments agricoles remorqués). Il est la conséquence lointaine du passage de 25 km/h à 40 km/h institué pour les tracteurs en 1998 et pour les remorques en 2006. L'objectif du nouveau règlement est bien évidemment de renforcer la sécurité des utilisateurs. Le principe consiste, en schématisant, à introduire sur les véhicules remorqués une sorte de frein de secours en cas de dysfonctionnement du frein principal. Il est qualifié de freinage double ligne par opposition au freinage simple ligne en vigueur jusqu'à présent sur  systèmes à freinage hydraulique, autrement dit sur la très grande majorité des ensembles tracteur-remorque en parc. Cet élément de sécurité était en revanche intégré sur les ensembles tracteur-remorques à freinage pneumatique. Ceux-là sont d'ores-et-déjà conformes au règlement 167/2013. Problème : cette technologie, plus coûteuse que l'hydraulique, et qui suppose la présence d'un compresseur, est loin d'être démocratisée, du moins en France. Elle reste l'apanage des tracteurs plutôt puissants et plutôt affectés au transport routier (épandages...).

Incompatibilités

Le freinage double ligne hydraulique constitue une solution plus économique et elle aussi conforme au nouveau règlement européen. Problème : simple et double ligne ne font pas bon ménage et vont faire naître des incompatibilités entre des attelages tracteur-remorque combinant des matériels en parc répondant pour l'un (tracteur ou remorque) à l'ancienne norme, pour l'autre à la nouvelle norme. Il ne fallait pas trop d'une fiche technique et synthétique (ou voir pièce jointe) pour y voir un peu plus clair, ce à quoi se sont attelés AXEMA, les Chambres d'agriculture, la FNCUMA, la FNEDT, la MSA et le SEDIMA. Sans, évidemment, influer sur la problématique de fond, sauf à ne pas connecter les matériels, ce qui serait contre-productif et surtout inconscient.