Clermont-Ferrand

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Le planning de traitement

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<h3>Beno&icirc;t Chancrin, en Gaec dans la Dr&ocirc;me</h3>
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<h2>Oui</h2>

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<figure><img alt="" src="https://www.reussir.fr/lait/sites/lait/files/_RLA354_DEBAT_SEXE_MALE_CHANCRIN.jpg" /><figcaption>Beno&icirc;t Chancrin, en Gaec dans la Dr&ocirc;me &copy; Auriva &Eacute;levage</figcaption></figure><p>&nbsp;</p>

<p>Je le fais depuis deux ans sur les femelles non retenues pour le renouvellement du troupeau (68 prim&rsquo;Holstein &agrave; 10&nbsp;500 kg). Je g&eacute;notype toutes les g&eacute;nisses. Les 21 &agrave; 22 meilleures sont ins&eacute;min&eacute;es en race pure avec de la semence sex&eacute;e femelle. J&rsquo;en utilise &eacute;galement sur les meilleures vaches.</p>

<p>Les autres femelles (environ 60 % du troupeau) sont ins&eacute;min&eacute;es avec des doses&nbsp;sex&eacute;es m&acirc;les. J&rsquo;utilise des taureaux Inra 95 bien index&eacute;s en facilit&eacute; de naissances. La Sicarev pr&eacute;f&egrave;re nous acheter des m&acirc;les. &Eacute;conomiquement c&rsquo;est plus int&eacute;ressant, m&ecirc;me si la dose co&ucirc;te 35 &agrave; 40 euros. Un veau Holstein vaut 41 euros. Une femelle crois&eacute;e de 3 &agrave; 4 semaines se vend autour de 100 euros contre 200 &agrave; 215 euros pour un m&acirc;le crois&eacute;.</p>

<p>Quand on fait 100 % des IA avec des doses sex&eacute;es, il faut accepter de mettre un protocole Repro plus renforc&eacute; avec un meilleur suivi &eacute;cho (minimum trois &eacute;chographies par VL). Avec ce protocole, je n&rsquo;ai augment&eacute; que de 0,1 le coefficient d&rsquo;utilisation de paillettes (2,2).</p>
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<h3>V&eacute;ronique Sys, en EARL&nbsp;dans le Nord</h3>
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<h2>Non</h2>

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<figure><img alt="" src="https://www.reussir.fr/lait/sites/lait/files/_RLA354_DEBAT_SEXE_MALE_SYS.jpg" /><figcaption>V&eacute;ronique Sys, en EARL dans le Nord &copy; EARL Sys-d'Hondt</figcaption></figure><p>&nbsp;</p>

<p>Suite &agrave; mon installation en 2012, nous avons utilis&eacute; de la semence sex&eacute;e femelle pour produire notre nouvelle r&eacute;f&eacute;rence. Nous nous sommes retrouv&eacute;s avec trop de femelles. Nous visons 35 % de renouvellement pour ne pas devoir acheter d&rsquo;animaux. Depuis trois ans, nous g&eacute;notypons toutes les g&eacute;nisses du troupeau (65 prim&rsquo;Holstein et quelques brunes &agrave; 9 500 kg). Les meilleures femelles du troupeau, qui repr&eacute;sentent un tiers des femelles en &acirc;ge d&rsquo;&ecirc;tre ins&eacute;min&eacute;es, sont accoupl&eacute;es en doses sex&eacute;es femelles. Un autre tiers des femelles sont ins&eacute;min&eacute;es avec de la semence conventionnelle en race pure. Le dernier tiers est crois&eacute; avec de la semence conventionnelle. La valorisation du veau crois&eacute; n&rsquo;est pas notre priorit&eacute;. Notre but est que les vaches soient pleines pour faire une lactation et que leur veau parte le plus vite possible. Nous utilisons des taureaux de race blanc bleu belge parce que notre marchand aime &ccedil;a. Nous avons utilis&eacute; des taureaux Angus sur les g&eacute;nisses pour la facilit&eacute; de v&ecirc;lage. Ces veaux se vendent au m&ecirc;me prix que des Holstein (autour de 50 euros contre 200 euros pour un crois&eacute; m&acirc;le BBB). D&eacute;sormais, gr&acirc;ce au&nbsp;g&eacute;notypage, nous&nbsp; ne croisons plus de g&eacute;nisses.</p>
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<h3>&Eacute;tienne Breton, en Gaec dans l&rsquo;Orne</h3>
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<h2>Oui&nbsp;</h2>

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<figure><img alt="" src="https://www.reussir.fr/lait/sites/lait/files/_RLA354_DEBAT_SEXE_MALE_BRETON.JPG" /><figcaption>&Eacute;tienne Breton, en Gaec dans l&rsquo;Orne &copy; F. Mechekour</figcaption></figure><p>&nbsp;</p>

<p>Nous croisons des prim&rsquo;Holstein avec de la semence conventionnelle de taureaux blanc bleu belge depuis cinq ans pour diminuer le nombre de g&eacute;nisses de renouvellement. Cette ann&eacute;e, nous avons atteint notre objectif de 80-90 g&eacute;nisses pour un troupeau de 240 vaches.</p>

<p>Avec l&rsquo;aide de notre ins&eacute;minateur, nous avons tri&eacute; nos g&eacute;nisses. Celles qui ont un ISU inf&eacute;rieur &agrave; 150 points (environ la moiti&eacute;) seront ins&eacute;min&eacute;es avec de la semence conventionnelle de taureaux Angus. Les v&ecirc;lages sont faciles. Nous vendrons les veaux m&acirc;les. Les g&eacute;nisses seront &eacute;lev&eacute;es et abattues &agrave; 2 ans. Nous avons un d&eacute;bouch&eacute; avec Agrial.</p>

<p>Et nous allons ins&eacute;miner 140 vaches avec du blanc bleu belge,&nbsp;dont une dizaine avec des doses sex&eacute;es m&acirc;les pour essayer. Les veaux m&acirc;les se vendent 100 euros de plus que les femelles. Mais la dose sex&eacute;e co&ucirc;te dix euros de plus (19 euros contre 9 euros). Le taux de r&eacute;ussite &agrave; l&rsquo;IA est inf&eacute;rieur. On n&rsquo;en utilisera pas sur les vaches n&eacute;gatives en fertilit&eacute;. Nous ne voulons pas d&eacute;grader l&rsquo;intervalle v&ecirc;lage-v&ecirc;lage.</p>
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Le croisement de laitières avec des taureaux de races à viande a représenté 17 % des inséminations premières en 2019, selon l'Idele. Certains éleveurs utilisent des semences sexées mâle.

[Interwieu d'agriculteur] Êtes-vous prêt à utiliser des doses de semences sexées mâles

<h2>D&rsquo;o&ugrave; vient Carbonapp&nbsp;?</h2><p>Nicolas Ferriere&nbsp;: Carbonapp r&eacute;unit diff&eacute;rents co-fondateurs dont Paul et Gaultier, qui produisent du biochar. Le biochar c&rsquo;est quoi&nbsp;? Et bien c&rsquo;est un produit issu de la pyrolyse du bois. Riche en phosphate, il trouve des d&eacute;bouch&eacute;s dans les domaines de la fertilisation et de l&rsquo;alimentation animale. Le biochar rec&egrave;le une &eacute;norme capacit&eacute; &agrave; stocker le carbone et c&rsquo;est ce qui nous a conduit &agrave; nous int&eacute;resser &agrave; la compensation carbone. Pour ma part, j&rsquo;ai travaill&eacute; dans le secteur des certificats d&rsquo;&eacute;conomies d&rsquo;&eacute;nergie (CEE), un dispositif qui a de fortes similitudes avec les certificats carbone et le lien s&rsquo;est donc fait naturellement. Aujourd&rsquo;hui, notre &eacute;quipe compte cinq personnes et plusieurs embauches sont pr&eacute;vues en 2021.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/5/4/7/8/3758745-1-fre-FR/carbonapp.jpg" alt="" height="1354" width="1688" /><figcaption>Nicolas Ferriere, co-fondateur de Carbonapp (Cr&eacute;dit photo : Carbonapp)</figcaption></figure>

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<h2>Quel est le r&ocirc;le de Carbonapp dans le processus de compensation carbone&nbsp;?</h2><p>Nicolas Ferriere&nbsp;: Carbonapp fait office d&rsquo;interm&eacute;diaire entre des exploitations agricoles et des grandes entreprises ou collectivit&eacute;s territoriales souhaitant s&rsquo;engager dans le m&eacute;canisme de compensation volontaire. Celle-ci consiste &agrave; financer un projet qui va r&eacute;duire ou s&eacute;questrer des gaz &agrave; effet de serre (GES). C&rsquo;est donc un outil qui permet &agrave; ces organisations de s&rsquo;inscrire dans une trajectoire de neutralit&eacute; carbone nette. Cet outil qu&rsquo;est la compensation carbone est compl&eacute;mentaire d&rsquo;une d&eacute;marche de comptabilisation et de r&eacute;duction des &eacute;missions de GES et la quantit&eacute; d&rsquo;&eacute;missions compens&eacute;es correspond &agrave; la partie r&eacute;siduelle, incompressible de son propre p&eacute;rim&egrave;tre d&rsquo;activit&eacute;. Ainsi, lorsque la compensation est associ&eacute;e &agrave; une d&eacute;marche d&rsquo;&eacute;vitement et de r&eacute;duction des &eacute;missions, ce n&rsquo;est pas du &laquo;&nbsp;greenwashing&nbsp;&raquo;.</p><h2>Avec quelles entreprises &ecirc;tes-vous en contact et sur quelles bases contractuelles&nbsp;?</h2><p>Nicolas Ferriere&nbsp;: Nous sommes en contact avec des entreprises de tout secteur : t&eacute;l&eacute;communication, assurance, industries, fonci&egrave;res immobili&egrave;res, ou encore des acteurs du b&acirc;timent. Nous signons avec ces entreprises des contrats de d&eacute;l&eacute;gation de service stipulant express&eacute;ment un volume exprim&eacute; en tonnes &eacute;quivalent CO2 (TeqCO2) assorti d&rsquo;un prix ferme &agrave; la tonne. Nous avons formalis&eacute; nos premiers contrats dans le secteur forestier et nous abordons aujourd&rsquo;hui le secteur agricole.</p><h2>Comment approchez-vous le milieu agricole&nbsp;?</h2><p>Nicolas Ferriere&nbsp;: Nous souhaitons apporter notre expertise &agrave; la chaine de valeur existante qui a d&eacute;j&agrave; abord&eacute; ce virage de la transition climatique. Nous sommes en contact avec des Chambres d&rsquo;agriculture, avec des coop&eacute;ratives agricoles, des soci&eacute;t&eacute;s comme le CER et d&rsquo;autres formes de groupements. Ces structures sont susceptibles de f&eacute;d&eacute;rer des groupes d&rsquo;agriculteurs et de massifier la valorisation des cr&eacute;dits carbone. Mais nous n&rsquo;excluons pas d&rsquo;entrer en relation directe avec des agriculteurs.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/300-elevages-bientot-labellises-bas-carbone" target="_blank" title="">300 &eacute;levages bient&ocirc;t labellis&eacute;s bas carbone</a>
</aside>
<h2>Quels sont les contours exacts de vos prestations&nbsp;?</h2><p>Nicolas Ferriere&nbsp;: Nous rendons la certification Label bas-carbone lisible pour les acteurs de terrain et assurons le montage et l&rsquo;instruction du dossier de labellisation aupr&egrave;s du minist&egrave;re de la Transition &eacute;cologique et solidaire, en s&rsquo;assurant de sa conformit&eacute; aux crit&egrave;res d&rsquo;&eacute;ligibilit&eacute;. Lorsque ce dernier d&eacute;cerne le Label bas-carbone, nous accompagnons la contractualisation du porteur de projet avec le financeur en d&eacute;fendant ses int&eacute;r&ecirc;ts. L&rsquo;objectif est bien d&rsquo;agir de concert avec la fili&egrave;re en la d&eacute;lestant de toute la partie administrative de la labellisation et en assurant le financement.</p><h2>A quel prix peut-on esp&eacute;rer valoriser la tonne &eacute;quivalent CO2&nbsp;?</h2><p>Nicolas Ferriere&nbsp;: Dans le secteur forestier, la fourchette est comprise entre 25 et 45 euros hors taxes la tonne selon les sp&eacute;cificit&eacute;s techniques des projets et la conformation du terrain. En agriculture, ce sont &agrave; la fois les co&ucirc;ts induits par les changements de pratiques et les co-b&eacute;n&eacute;fices, tels que la r&eacute;duction de la d&eacute;pendance au soja import&eacute;, qui vont en partie jouer sur le prix. Actuellement, on peut miser sur une fourchette comprise entre 30 et 40 euros hors taxes la tonne. Ce qu&rsquo;il faut comprendre, c&rsquo;est qu&rsquo;au-del&agrave; du prix ramen&eacute; &agrave; la TeqCO2, nous tenons compte de l&rsquo;ensemble des co-b&eacute;n&eacute;fices&nbsp;: pr&eacute;servation de la ressource en eau, de la biodiversit&eacute;, des sols, entreprises locales etc. Ils justifient un prix qui peut &ecirc;tre plus &eacute;lev&eacute; mais ces co-b&eacute;n&eacute;fices sont particuli&egrave;rement appr&eacute;ci&eacute;s des financeurs.</p><h2>Quelles sont les perspectives &agrave; moyen terme tant en volume qu&rsquo;en prix&nbsp;?</h2><p>Nicolas Ferriere&nbsp;: Avec la Strat&eacute;gie nationale bas carbone (SNBC), la France s&rsquo;est fix&eacute;e l&rsquo;objectif d&rsquo;atteindre la neutralit&eacute; carbone en 2050. Le cadre r&eacute;glementaire sera n&eacute;cessairement de plus en plus contraignant pour les entreprises comme l&rsquo;illustre l&rsquo;obligation pour celles employant entre 51 et 250 salari&eacute;s d&rsquo;&eacute;tablir un bilan simplifi&eacute; de leurs &eacute;missions de GES avant le 31 d&eacute;cembre 2023.</p><p>La demande risque donc d&rsquo;&ecirc;tre soutenue pendant de longues ann&eacute;es. S&rsquo;agissant des prix, je peux citer l&rsquo;exemple de fonci&egrave;res immobili&egrave;res qui s&rsquo;engagent massivement, et sur le long terme, dans l&rsquo;achat de cr&eacute;dits carbone pour se donner les moyens d&rsquo;atteindre leurs objectifs en 2050 mais aussi parce qu&rsquo;elles estiment que les prix du carbone vont augmenter.</p><h2>Comment se r&eacute;mun&egrave;re CarbonApp&nbsp;?</h2><p>Nicolas Ferriere&nbsp;: Support&eacute;e par le financeur, notre marge repr&eacute;sente quelques euros la tonne et tient compte d&rsquo;une d&eacute;gressivit&eacute; en fonction des volumes engag&eacute;s dans la d&eacute;l&eacute;gation de services. Cette marge est ensuite partag&eacute;e pour r&eacute;mun&eacute;rer le travail des acteurs agricoles interm&eacute;diaires qui participent &agrave; la massification de l&rsquo;offre et &agrave; l&rsquo;&eacute;mergence de ces projets.</p><h2>Et l&rsquo;humain dans tout cela&nbsp;?</h2><p>Nicolas Ferriere&nbsp;: Les entreprises ne veulent pas se contenter de g&eacute;rer de la paperasse, de faire office de guichet, de r&eacute;aliser des virements bancaires, sans savoir o&ugrave; et comment sont fl&eacute;ch&eacute;s les cr&eacute;dits carbone individuels et collectifs. Les acheteurs de cr&eacute;dits carbone ne sont pas hors-sol. Ils veulent avoir un lien avec les exploitations agricoles qu&rsquo;ils soutiennent. Carbonapp s&rsquo;attachera &agrave; &eacute;tablir ce lien en employant diff&eacute;rents moyens de communication, dont la vid&eacute;o.</p>


Le Label bas-carbone (LBC) ouvre la voie à la rétribution de démarches vertueuses en matière de décarbonation. Encore faut-il assurer le pont entre l’offre et la demande. C’est la vocation d’opérateurs de compensation carbone tels que Carbonapp, récemment cofondée par Nicolas Ferriere. Interview.

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