Vin : la chute de la consommation européenne marque une pause

Bonne nouvelle pour la filière vin, si la consommation reste toujours portée par les USA et la Chine, la baisse de consommation européenne semble enregistrer une pause, liée à la reprise des ventes en Espagne, en Italie et dans certains pays de l’Est.

Les Européens auraient-ils repris goût au vin ? C'est du moins ce que semble montrer les derniers chiffres publiés par l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV). En effet, après une baisse constante depuis presque un siècle, la chute continue de la consommation dans les pays traditionnellement producteurs semble enregistrer une pause, liée notamment à la reprise économique. De nouveaux consommateurs, occasionnels mais nombreux, tirent également la consommation vers le haut, notamment de produits plaisir comme le rosé ou les effervescents.

Premier acteur de cette relance, l'Espagne voit sa consommation augmenter de 3% à 10 Mhl. La consommation italienne (20,2 Mhl) progresse également pour la deuxième année, mais c'est dans certains pays de l'Europe de l'Est et du Nord que la reprise est la plus forte : Roumaine (+8,5%), Hongrie (+4,5%), Pologne (7,3%), Autriche (+4,4%). En France et en Allemagne, elle semble se stabiliser autour de respectivement 27 Mhl et 20 Mhl.

Une production mondiale au plus bas

Plus globalement, après avoir fléchie durant les années qui ont suivi la crise de 2008, la consommation mondiale de vin repart durablement à la hausse. Au plus bas en 2014, à 240 millions d'hectolitres, elle devrait se situer autour de 243 Mhl en 2017. Les USA sont désormais bien installés à la première place mondiale de la consommation de vin, devant la France, avec 32,6 Mhl consommés. La soif des chinois, 5e consommateurs mondiaux, ne tarit pas avec 18 millions d'hectolitres bus. « La qualité recherchée par les consommateurs chinois s'améliore. Ce marché évolue vers la maturité », indique Jean-Marie Aurand, délégué général de l'OIV. La consommation augmente aussi en Afrique du Sud.

Une demande soutenue que le marché mondial aura du mal à approvisionner puisque la récolte 2017 de vin s'avère historiquement faible. Partout, les intempéries ont largement grévé les vendanges qui sont en baisse globale de 9%. Hors jus de raisins et moûts destinés à la vinification, la production totale est inférieure à 250 millions d'hectolitres, contre 273 millions en 2016. Il faut remonter à 1957 pour trouver un chiffre plus faible.

La sécheresse devrait imputer la production d'Afrique du Sud de 20% en 2018

En Italie, premier producteur mondial, la chute a été de 17%, tandis qu'elle a atteint 19% en France (2e rang mondial) où des épisodes de gel ont particulièrement touché le Bordelais, les Charentes, le Jura, l'Alsace. Le vignoble méditerranéen a également souffert de la sécheresse. L'Espagne n'a pas été épargnée, avec un décrochage de sa production de 20%. La baisse est plus limitée aux USA, en Australie mais aussi en Chine qui se hisse au septième rang mondial des producteurs de vin derrière l'Argentine.

Après une année 2016 catastrophique, liée aux effets dévastateurs d'El niño, les productions argentine et brésilienne 2017 reprennent des couleurs. Les premières estimations des récoltes 2018 dans l'hémisphère sud semblent toutefois à nouveau contrastées avec une chute très marquée des récoltes sud-africaine (-20%), brésilienne (-11%) et dans une moindre mesure australienne (-8%). Les vendanges s'annoncent au contraire très bonne en Argentine, au Chili et en Nouvelle Zélande.