4 questions à Patrice Bonnin, président de la Chambre d’agriculture de l’Allier

Dans le cadre des 100 ans des Chambres d’agriculture, Patrice Bonnin a accordé une interview à Léa Surmely

Patrice Bonnin, pourriez-vous nous détailler votre parcours ? Qu’est-ce qui vous a marqué, vous, en tant que président de la Chambre d’agriculture de l’Allier ?

Patrice Bonnin : J’ai un parcours simple. Je suis devenu agriculteur à l’âge de 18 ans, à la suite de la maladie de mon père. Je me suis beaucoup investi dans des organisations syndicales, j’ai été syndiqué chez les Jeunes Agriculteurs. En 1995, je faisais déjà partie de l’UDAP. J’ai été membre du bureau en 1995, je fais partie de la Chambre d’agriculture depuis près de 30 ans. J’ai ensuite été vice-président de la Chambre d’agriculture de l’Allier. Je la préside depuis 2013, cela fait plus de 10 ans maintenant. Ce qui m’a marqué en tant que président, c’est l’évolution de l’agriculture. Un agriculteur est un vrai chef d’entreprise, même s’il gère du vivant. Les agriculteurs connaissent leur métier, ils savent s’adapter à la météo. Mais s’adapter n’est pas toujours simple. Les réglementations européennes et françaises ne sont pas toujours logiques. Il est plus compliqué aujourd’hui de faire ce que l’on veut, car tout est décidé du côté de l’Europe ou à Paris.

Comment fonctionne une Chambre d’agriculture ? Quelles sont ses missions ?

PB : Une Chambre d’agriculture est une Chambre consulaire comme une CCI. Elle est au service de l’État et des agriculteurs. Ce sont des établissements dirigés par des élus, par un directeur. Les Chambres départementales s’appelaient autrefois les PCA. Il existe un réseau très fort entre elles, un véritable maillage régional et départemental auprès de l’administration pour défendre les agriculteurs. Les missions d’une Chambre d’agriculture consistent à défendre le monde agricole et à accompagner les agriculteurs. Nous pouvons prendre l’exemple du classement des zones humides, les Chambres d’agriculture étaient à la manœuvre. Les Chambres d’agriculture participent aussi à la formation des agriculteurs, pour les aider à s’installer, à préparer leur retraite, à comprendre les coûts de production. Les réglementations découlent de formations, c’est donc important de les suivre pour comprendre.

Certains disent que les Chambres d’agriculture participent au futur de l’agriculture, êtes-vous d’accord là-dessus ?

PB : Oui elles participent au futur de l’agriculture et elles participeront à l’accompagnement des agriculteurs dans l’évolution du monde agricole. Le monde agricole a beaucoup évolué depuis l’après-guerre, suite à de grands virages pris par l’État ou la PAC. Il y a eu une période d’hyperproduction en 100 ans, puis une réduction de certaines filières. Les Chambres d’agriculture accompagnent les agriculteurs, elles le feront encore dans 100 ans.