Fabrications d'aliments pour animaux en baisse de 1,2 Mt en 2022, selon le Snia

A l’occasion de sa conférence de presse de rentrée, le 31 août, le Snia confirme une baisse probable de 1,2 Mt de la production nationale d’aliments pour animaux cette année. Il s’inquiète aussi d’un nombre croissant d’arrêts d’élevages et de la concurrence de la méthanisation sur les coproduits que la nutrition animale pourrait valoriser.

Pour François Cholat, président du Syndicat national des industriels de l'alimentation animale (Snia), qui tenait sa conférence de presse de rentrée le 31 aout, « la nutrition animale se montre résiliente malgré les tensions extrêmes cumulées qu’elle a subit cette année ».

Le syndicat annonce toutefois une baisse probable de ses tonnages de 1,2 Mt en 2022 par rapport à 2021, la production nationale repassant sous les 19 Mt avec le cumul d’éléments défavorables : augmentation des prix des matières premières (même si les marchés semblent se stabiliser depuis mi-juin ils restent à un niveau élevé et explosif), hausse des cours de l’énergie qui renchérit les coûts de production de 10 à 15 €/t chez les fabricants d’aliments, inquiétude sur la disponibilité à venir des matières premières dont le process de production exige de l’énergie (tourteaux, luzerne et pulpe de betterave déshydratées), sécheresse qui réduit les fourrages chez les éleveurs de ruminants tentés par la réduction de leurs cheptels...

L’influenza aviaire seule est responsable d’un retrait de 700 000 t d’aliments pour volailles, les 500 000 autres tonnes perdues l’étant surtout à cause de la décapitalisation dans les élevages de porcs et de ruminants.  « La rentabilité fragile induit le découragement chez certains éleveurs sans oublier la pyramide des âges », pointe Ludovic Michel, vice-président du Snia.

Pour une hiérarchisation des usages des matières premières

Le syndicat convoie plusieurs messages vers les politiques. Il demande ainsi l’autorisation de faire rouler les camions porteurs à 35 tonnes et non à 32 tonnes, ce qui représente une réduction de 10 % de la consommation d'énergie.

La nutrition animale souhaite également  être considérée, ainsi que ses fournisseurs, comme une industrie prioritaire et donc non soumise aux restrictions de ses consommations d’énergie envisagées pour l’hiver prochain.

Elle demande par ailleurs le respect de la hiérarchie des usages (nutrition humaine, nutrition animale et, seulement, énergie) afin de conserver l’accès aux matières premières, de type pulpe de betterave convoitée par les méthaniseurs.

Enfin, les fabricants alertent sur toutes les distorsions de concurrences intra-européennes en demandant l’application de dérogation pour l’incorporation de 5 % des matières premières non bio dans les aliments estampillés bio, comme l’ont accepté d’autres Etats membres de l’UE, malgré l’entrée en application du règlement bio au 1er janvier de cette année.