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Peste porcine : inquiétudes pour les exportations françaises
Face au risque de peste porcine en France, le ministre de l’Agriculture plaide pour la régionalisation de la commercialisation, qui permettrait au pays de continuer à exporter en provenance des zones indemnes.
Après avoir été au cœur de la réunion des Chefs des services vétérinaires des pays du G7 le 24 mai, la peste porcine africaine (PPA) était à l'ordre du jour de la 87ème session de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) qui se tient à Paris du 26 au 31 mai. A cette occasion, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a plaidé pour « la reconnaissance du zonage des maladies animales qui permet d'éviter les barrières commerciales injustifiées ».
La France est pour l'instant indemne de PPA, mais en cas d'irruption localisée de la maladie, le pays ne pourrait plus exporter de viande de porc notamment vers la Chine, pays fortement touché par la maladie et dont les besoins en importation explosent. Le ministre français plaide ainsi la possibilité pour un pays touché par la PPA de pouvoir commercialiser sa viande porcine à partir des zones indemnes délimitées, « dans des conditions parfaitement sécurisées, dès lors que la biosécurité et la traçabilité sont garanties par une bonne gouvernance sanitaire ».
Deux cas de peste porcine africaine avaient été confirmés en Belgique en septembre 2018 à proximité des frontières françaises. Face au risque de contamination, un renforcement des mesures de biosécurité des élevages porcins a été exigé dans les départements des Ardennes, de la Meuse, de la Meurthe et Moselle, de la Moselle et une clôture de 120 km a été construite à la frontière franco-belge. Les sangliers abattus ou retrouvés morts dans ces zones sont analysés pour rechercher la présence du virus.
Des mesures inadaptées au plein air
Mais le plan d'action ne se limite pas aux départements frontaliers avec la Belgique. Un « arrêté biosécurité », publié le 16 octobre 2018, précise également des mesures applicables pour tous les élevages de suidés en France. Parmi ces mesures, l'installation de clôtures sur les exploitations pour empêcher tout contact avec les sangliers sauvages fait grincer des dents la Confédération paysanne.
Dans un communiqué du 24 mai, le syndicat regrette que le texte « ne prévoit pas d'alternative au grillage fixe pour les élevages plein air » et dénonce des mesures « totalement inadaptées à la particularité des élevages porcins de plein air en rotation parcellaire, extensifs ou présents dans des zones difficiles ».
« Comment planter des clôtures fixes d'1m30 sur des terrains montagneux, calcaires et pour des exploitations de plusieurs dizaines d'hectares ? Ce sera proprement infaisable. Quant au coût d'un tel équipement (de 1 à 2 euros du mètre) nombre d'éleveurs ne seront pas en mesure de l'assumer », déplore la Confédération paysanne.
En raison justement des investissements nécessaires à la mise en place de ces clôtures, le gouvernement a rendu la mesure applicable à partir du 1er janvier 2021. Un délai qui permettra, selon le syndicat, de retravailler sur la question afin « d'aboutir à des mesures de biosécurité adaptées à la diversité de l'élevage et de la production porcine ».