2023, l’activité économique sera sous le joug du prix de l’énergie

Le prix des énergies sera le point le plus compliqué à gérer pour l’ensemble des acteurs de la filière.

Petit retour en arrière 20 ans après le passage à l’Euro : en décembre 2001 une baguette de pain coûtait 4,32 francs (0,66€) elle est aujourd’hui autour de 1,10€, le gasoil était à 5,10 Fr (0,78€) il vaut maintenant 1,70€, le steak haché est passé de 48,7 Fr (7,44€) à 14,60€ (source Insee et RNM) avec une hausse de 25% sur un an. Sur le marché de Cholet, la vache Charolaise R= était à 16 Fr (2,44€) et se retrouve là à 5,25€ en cette fin d’année, soit une belle progression, mais qui ne s’est concrétisée qu’en 2022. Pour information voici l’évolution moyenne des prix de la vache R= sur les marchés ces dernières années.   3,57€ en 2018, 3,70€ en 2019, 3,90€ en 2020, 4,10€ en 2021 et 5,00 en 2022 pour finir l’année à 5,25€.   

Cette fin d’année aura été très favorable en termes de rémunérations de la viande bovine partout en Europe. Cette réévaluation des prix, bénéfique pour les éleveurs, doit cependant être fortement relativisée par l’inflation de tous les intrants qui plombent les résultats d’entreprises et laisse craindre une année 2023 sous tension. L’érosion de la production inquiète beaucoup les acteurs de la filière, mais redresser la barre va être compliqué tant l’inertie est grande dans le non-renouvellement des générations. Au regard de toutes les contraintes administratives, sociétales, environnementales de plus en plus lourdes, les jeunes doivent être super motivés par ce beau métier d’éleveur, et heureusement il y en a encore.

Mais 2022 a surtout mis en évidence la forte érosion d’une production européenne qui a longtemps été masquée par les volumes mis sur le marché par les éleveurs qui quittaient la profession.

Pour 2023, le prix des énergies sera le point le plus compliqué à gérer pour l’ensemble des acteurs de la filière. La production de froid pour la conservation des produits ou de chaud pour la cuisson sont très énergivores. Des entreprises vont souffrir et d’autres risquent malheureusement des dépôts de bilan, alors que les carnets de commandes sont pleins. Les éleveurs laitiers sont également touchés, notamment chez ceux qui ont évolué vers la transformation de leurs produits. La répercussion de la hausse de l’électricité sera impossible sur le produit final.  

Toute la chaine de transformation va être impactée.

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