« Accompagner la dynamique des AOP et IGP laitières »

Hubert Dubien, nouveau président du Cnaol, rappelle le travail engagé par les indications géographiques laitières pour répondre aux attentes sociétales.

En octobre, le Cnaol présentait le programme AOP laitières durables. Ce projet a-t-il essaimé depuis ?

Hubert Dubien - « C’est le gros travail de cette année, avec une première échéance à l’automne à l’assemblée générale du Cnaol. Les AOP présenteront les 18 engagements minimum qu’elles ont retenu parmi les 65 proposées sur six thématiques : tissu économique local, création et partage de la valeur ajoutée, modes de production valorisant les ressources naturelles, modes d’élevage et de production traditionnels, goût et typicité du produit, acteurs de la vitalité du territoire. En janvier dernier, une trentaine d’AOP avaient déjà répondu. Elles prennent souvent plus de 18 engagements. Une fois les engagements présentés, les cahiers des charges pourront être révisés afin d'intégrer les engagements de durabilité d’ici 2030. Il faudra aussi communiquer sur ces engagements auprès des consommateurs et des pouvoirs publics. »

Quels sont les autres chantiers prioritaires du Cnaol pour 2021?

H. D. - « Il y a un gros travail sur le lait cru, pour notamment montrer ses atouts en matière de santé humaine. Nous restons également vigilants sur le Nutriscore. Aujourd’hui, le dossier est entre les mains de l’Europe. Plusieurs projets de scores nutritionnels sont sur la table, et l’Europe n’a pas encore choisi son modèle. Nous continuons de communiquer auprès des parlementaires pour demander une exemption. Car même une modification de l’algorithme ne pourrait pas prendre en compte tous les atouts des AOP et IGP. Enfin, la protection des indications géographiques (IG) reste un sujet majeur. L’affaire du gruyère, avec la justice américaine qui décrète que gruyère est un terme devenu générique, est à surveiller de près. »

Progression du lait cru

En cinq ans, les ventes de fromages AOP au lait cru ont progressé d’environ 152 000 t en 2015 à 157 000 t en 2020 (vache, brebis, chèvre). Ils représentent 78,8 % des fromages AOP en 2020 contre 75 % en 2019.

En dix ans, les ventes de fromages AOP fermiers (vache, brebis, chèvre) ont nettement augmenté en volume (+19,4 %), à 17 700 tonnes en 2020. Ils comptent pour 8,8 % des tonnages de fromages AOP commercialisés. L’année 2020 marque cependant une pause, avec des écarts importants selon les appellations : ventes de +150 % pour la fourme de Montbrison fermière (très petit tonnage) mais de -27 % pour le Cantal fermier.