Actu météo : une canicule pour démarrer l’automne

Les mois se suivent et se ressemblent sur le fait que nous parlons toujours de périodes de douceur, de chaleur, de canicule lors de nos actus météorologiques. Le tout s’accompagnant évidemment de records mensuels et même absolus des températures. Le réchauffement climatique est bel et bien là et nous le constatons tous les jours !

Après un épisode caniculaire exceptionnel du 11 au 25 août 2023, qui fut déjà la vague de chaleur la plus tardive jamais observée en France, ce mois de septembre nous a, de nouveau, offert de l’inédit avec une canicule entre le 3 et le 11 septembre !

Néanmoins, cette canicule tardive a principalement concerné les régions du quart nord-ouest, Bretagne, Normandie, Hauts-de-France, Pays de la Loire, Centre et Île-de-France, avec des valeurs de températures moyennes situées 6 à 10 degrés au-dessus des normales climatiques. Ailleurs, il a également fait très chaud pour la saison mais les excédents étaient moindres, notamment en Méditerranée avec des valeurs voisines des normales où alors un peu au-dessus d’1 à 3 degrés.

Le pic d’intensité a été atteint entre le vendredi 8 et lundi 11 septembre au matin où 14 départements (régions Centre et Île-de-France) ont été placés en vigilance orange canicule… Ce fut ainsi une première pour un mois de septembre.

Source : Météo France https://meteofrance.com

En résumé, plus de 400 records mensuels de chaleur ont été battus, ce qui est considérable. Cela en fait la première décade la plus chaude jamais observée avec un excédent de 5,1°C par rapport à la normale (1990-2020) pour un mois de septembre. Enfin, cet épisode de chaleur revêt un caractère exceptionnel, par son intensité et sa durée, sur les régions septentrionales de la France.

La suite du mois est restée globalement chaude sauf entre le 21 et le 25 septembre où nous avons vécu la seule période fraîche du mois en passant même un peu en-dessous des normales. Finalement, à l’échelle du pays, l’excédent culmine à 3,6°C, ce qui constitue un record. En effet, septembre 2023 termine à la 1ère place des mois les plus chauds jamais observés devant septembre 1949, 1961 et 2006.

L’ensoleillement va de pair avec ces températures élevées et ce mois de septembre, sans surprise, se termine avec un excédent de 20% de luminosité. L’ensemble de nos régions sont excédentaires avec même plus de 50% en Alsace et notamment à Strasbourg.

Comme nous le répétons de mois en mois, le changement climatique actuel favorise une accentuation de la durée et de l’intensité des vagues de chaleur en France, qui sont, du reste, de plus en plus fréquentes. De plus, nous observons désormais, et c’est de l’inédit, des vagues de chaleur de plus en plus précoces (de début mai à mi-juin) mais également de plus en plus tardives (de mi-août à fin septembre).

Qu’en est-il des cumuls pluviométriques et de l’état des nappes phréatiques ?

Après les très fortes chaleurs de la première décade, les conditions météorologiques sont devenues nettement plus instables et deux épisodes pluvieux marquants ont affecté les régions du sud-est de la France.

  • Le 1er, les 16 et 17 septembre, a touché de plein fouet la région des Cévennes héraultaises, avec la mise en place d’une vigilance rouge « pluies inondations » où une zone orageuse stationnaire a provoqué de 300 à 500 mm de précipitations.
  • Le 2ème, le 18 septembre, s’est concentré entre les Cévennes ardéchoises, le nord de la Drôme et l’Isère avec, là aussi, un axe orageux intense responsable de 100 à 200 mm de précipitations.

Plus généralement, ce mois de septembre a été le mois de septembre le moins foudroyé, ce qui implique des conditions météorologiques plutôt stables en France à l’exception de la période du 12 au 22 septembre qui fut humide et orageuse. Résultat, nous terminons le mois avec un net déficit pluviométrique de 29% en moyenne à l’échelle de la France.

La conséquence est que la situation, concernant les nappes phréatiques, ne s’est pas tellement améliorée, même si elle est meilleure que celle de l’année dernière à la même époque, du fait de la succession de conditions météorologiques trop chaudes et sèches depuis le 10 août, à l’exception de la période du 12 au 22 septembre.

L’important déficit pluviométrique de ce mois de septembre a aggravé le contexte entre le pourtour méditerranéen, la vallée du Rhône, le Val de Saône et la plaine d’Alsace. En revanche, la situation s’est un peu améliorée sur le quart nord-ouest et c’est d’ailleurs sur ces régions où les arrêtés des eaux superficielles sont les moins nombreux voire totalement absents (Bretagne et Normandie principalement).

Carte de France de la situation des nappes au 1er octobre 2023. Source : https://info-secheresse.fr

Quelles sont les prévisions météorologiques en France pour la première décade du mois d’octobre 2023 ?

Ce début octobre 2023 est marqué par une nouvelle vague de fortes chaleurs et nous avons de nouveau battu de très nombreux records mensuels, parfois de plus de 3 à 4 degrés, entre dimanche 1er (323 records mensuels battus) et lundi 2 octobre.

En revanche, dès le mardi 3 octobre, les températures vont nettement baisser, avec le passage d’un front froid océanique, tout en restant élevées pour la saison avec, au minimum de cette semaine, un excédent de 3 degrés par rapport aux normales climatiques (1991-2020), mercredi. A partir du jeudi 5 octobre, les températures remonteront à la faveur d’un nouveau flux de secteur sud. Ce dernier véhiculera une masse d’air chaud du fait de la présence d’un anticyclone subtropical situé sur l’Europe. Il est donc très probable que nous vivions une énième vague de chaleur, avec des valeurs maximales atteignant probablement les 30°C sur la moitié nord et les dépassant sur les régions méridionales, entre le 6 et le 9 octobre !

Source : ECMWF https://charts.ecmwf.int

Pour la suite, la fiabilité est plus limitée mais la probabilité de la poursuite de conditions météorologiques plutôt sèches, s’accompagnant de températures toujours situées au-dessus des normales climatiques, est plus importante que le retour d’un flux d’ouest océanique perturbé et plus frais.