E. Macron, sur l’arrêté anti-pesticides : « respecter la loi (...) mais changer la loi »

Dans une interview à Konbini news, dans laquelle le président de la République qualifie d’écocide les incendies d’Amazonie et où il défend le Ceta, Emmanuel Macron a répondu à distance, à une interpellation de Daniel Cueff, maire de Langoüet, à l’origine d’un arrêté anti-pesticides à moins de 150 m des habitations.

« D'abord le préfet fait son métier, il y a des lois, il doit les faire respecter donc je serai toujours derrière les préfets qui font respecter les lois (...) par contre, là où monsieur le maire a raison, je pense que la solution n'est pas de prendre un arrêté qui n'est pas conforme à la loi, c'est de mobiliser pour changer la loi ».

C'est ce qu'a répondu, depuis Biarritz où se tient le G7 du 24 au 26 août, le président de la République à Daniel Cueff, maire de Langouët. Ce dernier lui demandait s'il trouvait « normal » que la préfète d'Ille-et-Vilaine saisisse le tribunal administratif pour suspendre son « arrêté d'interdiction de pesticides dans un rayon de 150 m autour des habitations au titre de la protection des populations ». Une décision qui sera rendue en début de semaine prochaine.

« Il y a des conséquences sur la santé publique »

Le président de la République a affirmé avoir « demandé à la préfecture de trouver une solution concrète pour cette commune ». « Nous devons aller vers un encadrement des zones d'épandage des pesticides », a-t-il poursuivi. « On l'a vu, d'ailleurs pour les populations qui vivaient à proximité des vignes ou d'autres productions, il y a avait beaucoup d'épandages. Il y a des conséquences sur la santé publique, il faut arrêter de dire des bêtises ».

Emmanuel Macron a dit vouloir « aller très vite » tout en ayant « des discussions avec les agriculteurs, les producteurs, pour que ça leur permette de fonctionner parce tout ça a un coût pour eux ».

Double échéance

En matière législative, le gouvernement doit, d'ici à quelques mois, impérativement revoir sa copie en matière de protection des riverains, jugée insuffisante par le Conseil d'Etat, lequel a annulé partiellement l'arrêté du 4 mai 2017 régissant l'utilisation des produits phytosanitaires.

Par ailleurs, le 1er janvier 2020, conformément à l'article 83 de la loi EGAlim, des chartes d'engagement seront instaurées dans chaque département en concertation avec les riverains ou leurs représentants, afin de préciser et renforcer les mesures de protection à mettre en place. En l'absence de charte, le préfet pourra restreindre, voire interdire, les traitements à proximité des habitations.

La charte ferait mention de critères de distance, d'horaires, de dispositifs anti-dérive et d'information aux habitants.