"En l’état, je ne signerai pas le Mercosur"

Interviewé le 26 août sur France 2, Emmanuel Macron s’est voulu clair : non, l’accord avec le Mercosur n’est pas encore signé officiellement et ne le sera pas "en l'état". Le président français a également réaffirmé sa volonté d'une "souveraineté protéique" de l'Europe.

Après la réunion du G7 à Biarritz, Emmanuel Macron était interviewé lundi 26 août par Anne-Sophie Lapix dans le « 20 heures » de France 2. Le sujet des incendies en Amazonie a été évoqué et a rapidement mené à celui de la production sud-américaine de soja et à la dépendance de l'Europe en protéines.

Sur ce point, le chef de l'Etat a souhaité rappeler aux téléspectateurs une partie de l'histoire : « [Cette dépendance] est le fruit d'un vieil équilibre qui a été conclu dans les années soixante entre l'Europe et les Etats-Unis d'Amérique. A ce moment-là, nous avons accepté une dépendance en termes de protéines », a-t-il rappelé. « Je considère que c'est un très mauvais choix », a-t-il ensuite déclaré.

Emmanuel Macron a réaffirmé son ambition d'une « souveraineté protéinique » de l'Europe. « L'Europe doit être capable de re-produire ses propres protéines », a-t-il déclaré. « C'est au cœur du projet européen auquel je crois », a-t-il poursuivi.

Le Mercosur à retravailler

Concernant l'accord entre l'Europe et le Mercosur, Emmanuel Macron a souhaité clarifier sa position et celle de la France : « Je n'ai jamais donné mon accord définitif », a-t-il fait savoir, en précisant que le texte du traité n'était pas définitif. « Le texte doit être retravaillé car il n'apporte pas toutes les garanties voulues par la France », notamment en matière d'engagements climatiques. Le président brésilien Jair Bolsonaro « n'a pas respecté sa parole », a affirmé Emmanuel Macron. « En l'état, je ne signerai pas le Mercosur », a-t-il répété. 

Rien à voir avec le Ceta, a expliqué le chef de l'Etat : ce traité de libre-échange avec le Canada a été « beaucoup amélioré » avant d'être ratifié. En revanche, l'accord avec le Mercosur n'est « pas encore signé officiellement ». Après vingt ans de discussions, les débats entre l'Union européenne et le Mercosur sont donc loin d'être terminées.