Faut-il transférer une partie des aides PAC vers des outils de gestion des risques ?

Dans cette série de vidéos « anti-crise », un sujet d'actualité est abordé en quelques minutes avec un invité. Ce dernier choisit un objet qui, à ses yeux, permettra de construire l'agriculture de demain. Rencontre avec Jean Cordier, expert sur la gestion des risques en agriculture.

« L'agriculture de demain va être confrontée à des risques toujours croissants », rappelle Jean Cordier, professeur à AgroCampus Ouest et spécialiste de la gestion des risques agricoles. « L'assure-tirelire » : tel est l'objet qu'il a imaginé pour sortir l'agriculture française de l'ornière.  Cet objet symbolise une combinaison de plusieurs outils : épargne de précaution, assurances et fonds mutuels.

Actuellement, 20 à 25 % des surfaces sont couvertes par une assurance multirisques climatiques ou grêle. « Ça ne fait pas grand-chose », concède Jean Cordier. Le règlement Omnibus, qui est en cours de finalisation au niveau européen, pourrait faire évoluer la situation. « Il y a eu un pré-accord le 12 octobre, détaille l'expert. Pour les assurances, il y a des modifications sur les seuils de déclenchement et sur le montant des subventions, en augmentation ».

« Il est évident que l'épargne de précaution est la première façon de gérer le risque, dans le temps, on parlait de la récolte d'avance », poursuit-il.  Néanmoins, le dispositif actuel de DPA ressemble un peu « à une usine à gaz » à ses yeux. D'où la nécessité de « rénover l'épargne de précaution défiscalisée ». Tous ces outils de gestion des risques doivent agir en complémentarité. Or « le puzzle n'est pas bien construit actuellement, c'est le principal problème », note Jean Cordier.

L'expert appelle enfin à un développement des outils de gestion des risques lors de la prochaine réforme de la PAC. Dans un budget agricole qui n'est pas en expansion, il propose de « réorganiser les aides », en transférant 10 à 15 % des aides directes vers des outils de gestion des risques.