L’incendie de Rouen, lourd de conséquences pour les agriculteurs

En attendant le résultat des analyses suite à l’incendie de l'usine chimique Lubrizol à Rouen, les productions végétales ainsi que le lait et les œufs de plein air sont "consignés" sous la responsabilité des agriculteurs.

Le spectaculaire incendie de l'usine chimique Lubrizol de Rouen dans la nuit du 25 au 26 septembre a provoqué de nombreuses craintes quant à la pollution de l'air et des suies retombées au sol. En conséquence, les autorités de Seine-Maritime, de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne ont interdit à titre provisoire et sur certaines communes la récolte des productions végétales et ont demandé à ce que soit consignés les productions animales de plein air : le lait issu d'élevages dont les vaches étaient au pâturage depuis le 26 septembre, les œufs des élevages de plein air pondus depuis le 26 septembre,le miel collecté depuis le 26 septembre et les poissons d'élevage produits dans la zone concernée. 

Ces produits « sont consignés sous la responsabilité de l'exploitant jusqu'à obtention de garanties sanitaires sur les productions, sur la base de contrôles officiels et d'une évaluation du risque sanitaire », a indiqué la préfecture de Seine-Maritime dans un communiqué le 28 septembre. « Des premiers prélèvements ont été effectués, en lien avec le ministère de l'agriculture et de l'alimentation, afin de déterminer les éventuelles contaminations des productions agricoles ayant subi des retombées de ces fumées », selon la même source.

Après la levée des mesures de consignation, « la mise sur le marché s'effectuera sous la responsabilité de l'exploitant qui devra vérifier au besoin par des auto-contrôles la conformité sanitaire de ses produits », précise aussi la préfecture de la Somme. 

 « Ces auto-contrôles sont irréalisables, compte tenu de la complexité des produits [...] Et il est inadmissible et scandaleux d'envisager que leur coût soit supporté par les producteurs et productrices », a alerté la Confédération Paysanne dans un communiqué de presse le 30 septembre. 

La FNSEA et les JA ont également réagi dans un communiqué le même jour, affirmant qu' « en aucun cas, l'impératif de protection du consommateur et le principe de précaution, si légitimes soient-ils, ne doivent être supportés financièrement par les agriculteurs ».

Le gouvernement assure que « toute la transparence » sera faite sur la situation, notamment sur les analyses en cours, dont les premiers résultats devraient arriver d'ici la fin de la semaine. Le ministre de l'Agriculture s'est rendu sur place le 30 septembre. "Les agriculteurs touchés par cette pollution sont des victimes et vous serez indemnisés comme des victimes; les coupables seront condamnés et l'Etat vous accompagnera !" a-t-il tweeté.