La FNSEA maintien la pression pour une loi à la hauteur des ambitions

A l'occasion d'un point presse, la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert a rappelé l'espoir que suscitait le projet de loi notamment pour une meilleure répartition de la valeur grâce à une "fixation du prix en marche avant." 

"Je lance un appel aux députés de sauver les agriculteurs" a déclaré Christiane Lambert, après avoir rappelé que le nombre de faillites agricoles avait progressé de 16% lors des deux dernières années alors qu'il baisse plutôt dans les autres secteurs d'activité en France.

Elle insiste "la France est championne de la destruction de valeur. Nous sommes le seul pays à avoir une inflation alimentaire inférieure à l'inflation générale." En France, entre 2010 et 2016 l'inflation générale a été de 6,8% quand l'inflation alimentaire est de 6,4%. Christiane Lambert espère que ce soit "la loi de la cohérence et de la promesse tenue."  La présidente qui estime qu'aujourd'hui les rédactions sont "ou trop floues ou pas assez incisives", espère que le président de la République ira "au bout" de ses engagements.

"Regagner du pouvoir d'achat"

Pour que les producteurs retrouvent de la valeur, il y a 4 points techniques qui doivent être techniques mais cruciaux, doivent absolument être clarifiés d'ici la fin de la semaine, pour permettre aux agriculteurs en crise d'espérer "regagner du pouvoir d'achat", comme le leur a promis le président Emmanuel Macron.

En premier, "nous souhaitons que l'encadrement des promotions prévu par le texte de loi porte aussi sur les marques de distributeurs (MDD) et pas seulement sur les marques alimentaires nationales", a insisté Christiane Lambert.

Le deuxième élément porte sur les indicateurs de coût de production "qui feront désormais référence pour la fixation des prix, soient co-construits par les interprofessions ou par l'observatoire des prix et des marges", a-t-elle ajouté: pour elle, "pas question" de voir fleurir des indicateurs concoctés par les seuls Danone ou Leclerc.

En troisième point, la FNSEA insiste sur le fait qu'un producteur individuel ne devrait pas pouvoir signer un contrat avec un industriel de l'agroalimentaire, coopérative laitière ou autre, avant un accord global entre l'industriel et une organisation de producteurs (OP), plus à même de défendre leurs intérêts qu'un individu seul.

Enfin, la FNSEA s'inquiète du phénomène de concentration en cours dans les centrales d'achat de la distribution, avec la constitution d'un pôle réunissant Système U et Carrefour, soit 35% du marché, annoncée fin avril. Le syndicat demande que "l'autorité de la concurrence soit plus vigilante."

Immense 

"L'attente est immense" du côté des agriculteurs, a souligné la FNSEA dans une lettre adressée parallèlement à chaque député. "Sur la prise en compte des coûts de production ou sur l'encadrement des promotions, vous avez entre vos mains les curseurs pour faire pencher la balance vers plus de justice, et plus de valeur ajoutée pour des milliers de paysans." Le ministère a fait savoir mardi que "la question de l'encadrement des promotions sera traitée dans les ordonnances" qui suivront le vote de la loi.