Lait : le géant néo-zélandais Fonterra plombé par des dépréciations d'actifs

La plus grande coopérative laitière du monde, le géant néo-zélandais Fonterra, a annoncé le 12 août pour plus de 820 millions de dollars néo-zélandais de dépréciation d'actifs, un coup dur qui contribuera à maintenir dans le rouge les résultats annuels.

Le premier exportateur mondial de produits laitiers a annoncé qu'une revue des opérations avait montré que les actifs du groupe étaient surévalués de 820 à 860 millions de dollars néo-zélandais (NZD), soit 473 à 496 millions d'euros. Fonterra a précisé que les coûts associés à cette dépréciation impliqueraient une perte nette annuelle de 590 à 675 millions de NZD. Les résultats seront annoncés en septembre. La coopérative avait déjà publié en septembre dernier ses premières pertes annuelles, qui s'étaient élevées à 196 millions NZD pour l'exercice achevé au 31 juillet, contre des bénéfices de 745 millions NZD un an plus tôt. Son président John Monaghan a précisé que Fonterra ne verserait pas de dividende annuel à ses actionnaires car il est selon lui "de l'intérêt de la coopérative sur le long terme" de réduire sa dette.

Les dernières années se sont avérées tumultueuses pour la coopérative, avec les départs d'anciens dirigeants dans un contexte d'inquiétudes par rapport aux performances. Fonterra avait dû inscrire une dépréciation de 439 millions de dollars néo-zélandais d'actifs dans le producteur chinois de lait maternisé Beingmate, et avait dû verser au français Danone 232 millions de dollars néo-zélandais d'indemnités pour une fausse alerte au botulisme en 2013. Les craintes de contamination des produits Fonterra entrant dans la composition de laits maternisés avaient provoqué un rappel planétaire, y compris de produits de la marque Danone.

"Ce sont des décisions difficiles mais nécessaires qu'il faut prendre pour faire face aux réalités d'aujourd'hui", a déclaré le directeur général Miles Hurrell au sujet des dépréciations d'actifs. Le groupe a précisé que celles-ci concernaient quatre secteurs : les opérations au Brésil, les services aux clients en Nouvelle-Zélande, les fermes en Chine et es ingrédients australiens. L'annonce a fait dévisser le cours de l'action de 4,5% à la Bourse néo-zélandaise.