Le collectif, une vraie solution d'avenir

L'assemblée générale la FNCuma a eu lieu ce 29 mai au siège du Crédit agricole à Montrouge.Elle a placé le collectif comme thème centrale de cette journée.

L'organisation collective, une vraie solution d'avenir

Les collectifs sont souvent cités comme des solutions d'avenir capable de créer de la compétitivité, mais aussi de la cohésion territoriale, du lien social et de l'innovation. La notion de collectif est mise en avant dans la PAC actuelle (dispositif PEI, bonus dans le cadre des mesures d'investissement...), dans les communications sur la prochaine PAC, dans les notes conclusives des états Généraux de l'Alimentation, dans les discours des différents acteurs du monde agricole...

Ce fut le thème central de la table ronde organisée par la FNCuma lors de son Assemblée Générale et à laquelle quatre personnalités (*liste ci-dessous) impliquées dans le monde agricole ont pu exposer leur vision du collectif.

Tous d'accord avec des approches différentes

Les intervenants se sont rejoints sur l'idée que les collectifs sont un levier majeur pour l'agriculture et que leur reconnaissance par les pouvoirs publics tant au niveau local qu'européen est nécessaire pour répondre aux nouvelles attentes de la société.

Pour Dacian Ciolos, le collectif est un instrument qui doit démontrer en quoi il apporte une valeur ajoutée à la société pour résoudre des problèmes sociétaux (environnement, alimentation, territoire), et non uniquement agricoles. Et si ces collectifs répondent à ces enjeux de société, ils obtiennent alors toute leur place pour être éligible à des politiques publiques dont la PAC.

Pour François Léger, avec l'évolution de la société et de l'agriculture, les structures collectives ont pu s'éloigner des sociétaires pour mener leur vie propre et devenir des "super-structures" où le lien à l'adhérent s'est distendu. Des "collectifs 2.0", plus centrés sur le projet que sur le statut, se sont alors mis en place. Ils offrent une plus grande flexibilité quant à leurs structures et s'ouvrent à d'autres acteurs sur les territoires.

Jean-Luc Boursier a illustré ce nouveau collectif avec la Cuma Défis qu'il préside. Cette Cuma propose des activités innovantes (compostage, toaster...) autres que le simple partage de matériels, et dont certaines sont, à la demande des acteurs ruraux, ouvertes aux territoires ; le compostage au service des agriculteurs passe ainsi également au service des urbains.

Enfin pour Quentin Delachapelle, il faut travailler avec des acteurs locaux, car c'est beaucoup plus facile, l'agriculteur est légitime à l'échelle territoriale. Il est incontournable de reconnaitre les collectifs comme des personnes morales pour être de véritables outils d'émancipation de l'agriculteur, de les aider et financer notamment sur l'accompagnement de leurs projets.

Luc Vermeulen, Président de la FNCuma, dans son discours de clôture, a mis l'accent sur l'enjeu pour le réseau Cuma de répondre aux nouvelles attentes de l'agriculture et des territoires "Il faut très clairement que dans les politiques publiques françaises, le collectif, en tant que personne morale, soit pleinement reconnu et soutenu."

*Les intervenants présents en Tribune :

Dacian Ciolos (photo ci-contre): Agro-économiste, Premier Ministre de Roumanie entre Novembre 2015 et Janvier 2017, Ancien Commissaire européen à l'agriculture

François Léger : Ingénieur agronome, docteur en écologie, Enseignant-chercheur en agroécologie à AgroParisTech.

Jean-Luc Boursier : Agriculteur, Président de la Cuma Défis (85), Président de la Fédération des Cuma de l'Ouest.

Quentin Delachapelle : Agriculteur, Président du réseau CIVAM, et Président du collectif "Pour une autre PAC"