Lubrizol : pas de risque sur le lait, assure le ministre de l’Agriculture

"Au vu de toutes les analyses qui ont été faites, rien n’était anormal pour le lait", a déclaré Didier Guillaume lors de sa visite à Rouen le 11 octobre. Le lait devrait donc pouvoir à nouveau être commercialisé.

Didier Guillaume était en déplacement à Rouen vendredi 11 octobre avec les ministres de la Transition écologique Élisabeth Borne et de la Santé Agnès Buzyn pour installer "le comité pour la transparence et le dialogue" après l'incendie survenu le 26 septembre dans l'usine chimique de Lubrizol. Une catastrophe qui a causé aux agriculteurs un préjudice global estimé "entre 40 et 50 millions" d'euros, a indiqué le ministre de l'Agriculture. Didier Guillaume a parlé d'un "drame économique mais c'est aussi un drame humain", évoquant notamment quatre millions d'euros de pertes pour les producteurs de lait.

Pour la présidente de la FNSEA Christiane Lambert, la perte sera "au-delà de 50 millions d'euros", d'autant qu'au préjudice économique s'ajoute "le préjudice moral pour les agriculteurs qui jettent leur production", a-t-elle déclaré dans une interview à BFMTV. Elle a aussi mentionné la "perte d'image", qui sera "à reconquérir" pour les producteurs normands. 

Didier Guillaume a précisé que le préfet pourrait dès le 11 octobre en relation avec le directeur général de l'alimentation, "lever les séquestres sur le lait" car selon l'Anses "en ce qui concerne les prélèvement pour le lait tous les prélèvements étaient négatifs". Le ministre a aussi promis qu'il n'y aurait "pas de labels Bio qui sauteront" pour les productions bio touchées par les conséquences du nuage.

Lubrizol accepte de payer

Selon le quotidien « Les Echos », Lubrizol a consenti à créer un fonds de solidarité, abondé à hauteur de 50 millions d'euros, pour couvrir les pertes subies par tous les agriculteurs et les autres secteurs non agricoles touchés. Lubrizol va aussi indemniser 453 éleveurs des six départements (Seine-Maritime, Oise, Aisne, Somme, Pas-de-Calais et Nord) frappés par les interdictions préfectorales de produire du lait, a déclaré au journal Joël Limousin, président du Fonds de mutualisation des risques sanitaires et environnementaux (FMSE). 

En tout "3 000 agriculteurs ont été concernés" par les conséquences de l'incendie de l'usine, a rappelé Didier Guillaume. L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) devrait rendre son avis la semaine prochaine à la suite des analyses complémentaires menées sur les productions agricoles, selon la Direction départementale de la protection des populations (DDPP). Le préfet de Seine-Maritime Pierre-André Durand a promis, si les résultats sont favorables, de lever son arrêté imposant les restrictions aux agriculteurs "le jour même". "Ce sera immédiat", a-t-il assuré.