Sécheresse: jusqu'à 2.000 euros pour les éleveurs en Auvergne-Rhône-Alpes

La région Auvergne-Rhône-Alpes va aider les éleveurs victimes de la sécheresse jusqu'à 2.000 euros par exploitation, alors que les stocks de fourrage sont déjà bien entamés avec le manque de pluie de l'automne.

La collectivité dirigée par Laurent Wauquiez (LR) estime qu'entre 12.000 et 16.000 agriculteurs sont concernés sur la zone, avec des récoltes fourragères en repli de 30 à 50%, plus particulièrement dans l'Ain, l'Allier ou le Cantal. "On a eu des sécheresses en 1976, 1983, 2003, 2011. Mais aujourd'hui la tendance est à la récurrence des épisodes avec une faible pluviométrie et une chaleur excessive", explique à l'AFP Michel Joux, président de la FRSEA, branche régionale de la FNSEA, premier syndicat agricole du pays.

Cette annonce est donc "un geste symbolique et politique très fort", estime-t-il, appelant les départements et l'Etat à en faire plus sur le sujet. "Dans le Puy-de-Dôme ils sortent leurs fourrages depuis le 15 juillet, il y aura deux hivers à supporter", souligne de son côté Georges Lamirand, secrétaire général de la Coordination rurale dans la région qui salue une mesure "efficace".

Dans l'opposition, on raille un Laurent Wauquiez "pompier pyromane qui finance les canons à neige puis prend un plan sécheresse", déclare Jean-Charles Kohlhaas, porte-parole des élus du Rassemblement citoyen, écologique et solidaire (RCES), sur Twitter et dans Lyon Capitale. Au total, la région compte débloquer un budget potentiel de 15 millions d'euros, qui sera soumis au vote de l'Assemblée plénière le 20 décembre. Cette fois, ces aides iront sur de l'investissement, et non sur de l'achat de fourrages, afin de soulager les trésoreries des agriculteurs.

Un détail très important pour Michel Joux car un éleveur qui a des problèmes de trésorerie "décapitalise, vend du cheptel et ça, c'est le début de la fin""Un agriculteur qui se débrouille sans emprunt va pas être aidé. Par contre celui qui investit à tort et à travers oui", regrette au contraire Stéphane Malraux, porte-parole de la Confédération paysanne dans le Cantal.

Selon la région, le prix de la tonne de fourrage a déjà doublé, à 160 euros. Et sur le terrain, beaucoup ont déjà dû puiser dans leurs stocks dès le mois d'août, face aux prairies grillées par la sécheresse.