[Space] Etats généraux: La FNSEA inquiète pour l'issue du deuxième chantier

La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, s'est inquiétée mardi à Rennes, après les propos de plusieurs membres du gouvernement concernant l'usage des produits phytosanitaires, l'un des sujets du deuxième chantier des états généraux de l'alimentation, à partir de mi-octobre.

Mme Lambert a cité une petite phrase sur la fin des produits phytosanitaires que le Premier ministre, Edouard Philippe, aurait prononcée, selon elle, lors de sa visite à la foire de Chalons, et l'annonce, par le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, que la France s'opposera à l'utilisation du glyphosate. Elle a dénoncé des déclarations "faites pour servir des postures parisiennes et politiques, mais qui tournent le dos aux agriculteurs", et qui provoquent "inquiétude, amertume, et colère". "Ces petites phrases intempestives, c'est tueur de démocratie", dit la présidente de la FNSEA. "Cela ressemble à une préemption du deuxième chantier des états généraux de l'alimentation (EGA)", a-t-elle ajouté.

Evoquant les EGA, elle affirme : "nous sommes prêts à travailler en confiance, mais pas à nous faire entourlouper ! Si tout est joué d'avance qu'on nous le dise, on ne fera pas de figuration". "Transformation est un mot qui nous va bien, mais si la transformation se fait sans nous, elle se fera contre nous", dit-elle. "C'est quoi le projet? on n'a pas eu le temps d'y répondre que déjà on parle d'interdire" les phytosanitaires, a encore déclaré Mme Lambert. Celle-ci a demandé à rencontrer le Premier ministre et le président, Emmanuel Macron, avant son intervention le 11 octobre dans la Manche, pour annoncer ses propositions à l'issue du premier chantier des EGA.

La présidente de la FNSEA informe également avoir "demandé un rendez-vous à M. Hulot, il y a 15 jours, mais n'avoir aucune nouvelle". "M. Hulot, ne peut pas parler autant d'agriculture sans rencontrer les principaux intéressés", dit-elle. Les états généraux de l'alimentation voulus par le président Emmanuel Macron se dérouleront en deux temps en octobre et novembre : le premier chantier en septembre porte sur la création et la répartition de la valeur, donc les prix agricoles, le second doit permettre de proposer des solutions pour une alimentation "saine, sûre, durable et accessible à tous".