Un hiver fatal à 30 % des colonies d’abeilles

Ce taux moyen de pertes, normalement enregistré sur 12 mois, l’a été pendant le seul hiver 2017/2018. L’Unaf annonce toutefois une production de miel comprise entre 18.000 t et 20.000 t cette année, contre 10.000 t en 2017.

30 % en moyenne avec des pics à plus de 80% dans les zones les plus touchées : tel est le bilan d'une enquête diligentée par l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) auprès de plus de 46 000 apiculteurs et présentée par l'Anses et le ministère de l'Agriculture. « On évoque habituellement le taux de 30% de mortalité sur l'année (en saison et en hiver), et avec ce seuil, pratiquer l'apiculture est déjà intenable. Là, ce taux intervient sur quatre mois de l'année », indique l'Unaf dans un communiqué. Les détails des résultats ne font pas apparaitre de différence selon la taille du cheptel : la mortalité hivernale a autant frappé les petits apiculteurs que les professionnels. En ce qui concerne les régions les plus touchées, la carte ne permet de dégager aucune grande ligne. Pour Gilles Lanio, président de l'Unaf : « comme pour le reste de la biodiversité, les oiseaux et les insectes volants, le déclin de nos abeilles s'accélère. Nous pressons les pouvoirs publics de sortir notre agriculture de sa dépendance aux pesticides. Il faut saisir l'opportunité de la renégociation de la PAC pour réorienter notre modèle agricole ».

Production de miel en hausse

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la production de miel est repartie à la hausse, pour s'établir entre 18.000 t et 20.000 t, à la faveur de bonnes miellées dans certaines régions et/ou pour certaines espèces, telles que l'acacia et la lavande. La moitié nord de l'hexagone tire son épingle du jeu avec de belles moyennes de récoltes dues à des conditions climatiques plus clémentes. Dans plusieurs régions comme le Sud-Ouest ou le Sud du Massif Central, les récoltes sont estimées inférieures à l'année précédente et parfois plus que médiocres. C'est le cas pour les miels de causse, de ronce, ou de bruyère callune. L'Unaf en profite pour réitérer son estimation de production pour 2017, de l'ordre de 10.000 t alors que FranceAgriMer fait très précisément état de 19.788 t. L'organisation s'appuie sur les chiffres de la consommation nationale (40.000 t) et les importations, de l'ordre de 30.000 t, les exportations étant quasi nulles.