Vendée - Maïs - Les ensilages presque finis : premier bilan

Les ensilages approchent de la fin en Vendée. Le point des avancements des chantiers dans chaque secteur.

Le point avec pour le secteur Nord : Jérôme Jacq, conseiller développement et récolte de la chambre d'agriculture de Vendée pour la région Nord.
Pour le secteur Est : Jérémy Coulais, conseiller de la chambre d'agriculture de Vendée pour la région Est.
Pour le secteur Sud : Éric Faure, conseiller de la chambre d'agriculture spécialiste de l'irrigation en Sud Vendée.
Avec les explications de Laurent Gaboriau, responsable de la filière lait à la chambre d'agriculture Pays de la Loire.
Rendements et qualité inattendus
- Nord : « Sur les maïs non irrigués, on est surpris par la proportion de grain, alors qu'on est sur une zone qui n'a pas pris d'eau dans l'été. Sur des terrains avec des limons corrects, on est sur un rendement de 11 à 13 t MS/ha. Par contre l'ensilage sur les sols superficiels n'est vraiment pas terrible, et on aura seulement 4 à 6 t MS/ha sur sols sableux. »
- Est : « En irrigué on est à peu près identique à l'année dernière. Sur les non-irrigués, on a plutôt de bonnes surprises : on a une bonne proportion épis-tige. Pour les rendements, on est sur une moyenne entre 11 et 13 t MS/ha, avec des pics qui vont au-delà. »
-Sud marais : « En rendements, on est sur 2-3 tonnes de moins à l'hectare qu'une année standard. En qualité c'est un peu moins bien que l'an dernier, mais pas catastrophique. Les épis sont un peu moins gros que d'habitude. »
- Sud plaines : « Rendements assez hétérogènes selon les secteurs, mais tournant là aussi autour de 2 tonnes de moins à l'hectare (maïs irrigués). À cause des conditions climatiques, mais aussi parce que sur certains secteurs on a eu des restrictions d'irrigation. En qualité on est corrects. »
- Laurent Gaborieau : « En maïs non irrigué, à l'Ouest comme à l'Est, les maïs semés tôt ont de bons rendements et une qualité plutôt bonne globalement, mieux que 2016. Sauf sur les zones de la Rocheservière et Montaigu : à cause de d'un temps très sec, on tourne plutôt autour de 9 t MS/ha. »
Coups de chaleurs dernière semaine d'août : des ensilages accélérés avec un risque de taux de MS élevés
-Nord : 'Le coup de chaleur a fait prendre aux maïs 4-5 points en une semaine. Compte tenu du laps de temps très court pour les ensilages, on aura beaucoup de maïs à taux de MS élevés, voire très élevés à 40-45% de MS. Même si certains ont été réactifs, personne n'a un débit de chantier suffisant pour faire face à de tels délais. »
- Est : « C'est aussi un peu le cas dans le secteur de Chantonnay, on a eu des journées à très fortes températures samedi, dimanche et toute la dernière semaine d'août. Les chantiers se sont vraiment bousculés à ce moment-là. »
- Sud : « Le gros des ensilages s'était effectué peu après le 15 août. Au moment des coups de chaleur, les ensilages avaient déjà commencé, et peu ont été pris au dépourvu. Donc en matière sèche, on va être dans les taux recommandés, entre 32 et 35 %. »
Tendance à la reconstitution des stocks fourragers
- Laurent Gaborieau : « En maïs grain et ensilage épis, il n'y en aura pratiquement pas. On sort de deux années compliquées, et il faut rattraper les stocks. En maïs, grâce à cette année on pourra reconstituer un bonne partie des stocks, mais dans d'autres cultures fourragères comme l'herbe, ça restera largement insuffisant ».
- Nord : « Il y aura quand même quelques hectares pour l'ensilage-épis et le maïs-grain. Mais les maïs grains restent limités, surtout à ce qui a été vendu en amont. Il y a eu pas mal de parcelles vendues sur pied. Même si on est bien partis au niveau de quantités récoltées, il y a une volonté chez un certain nombre de sécuriser les stocks. »
- Est : « Il y a quand même du maïs grain, mais plutôt à tendance autoconsommation. On a effectivement une tendance à refaire les stocks. On a aussi constaté une augmentation des transactions entre agriculteurs cette année. Notamment de personnes qui avaient du non-irrigué et qui ont fait des rendements convenables, mais qui malgré tout n'ont pas réussi à reconstituer leurs stocks et ont acheté un peu à leur voisin. »
- Sud : « Dans notre secteur l'année dernière on avait pu faire des stocks assez corrects en ensilages, on n'était pas en situation catastrophique. Cette année on fait des stocks corrects, sans plus. Sur la moyenne des deux années on arrive à un stock régulier. »