Bel affiche un prix de 406 euros les 1000 litres pour 2022

Pour l’entreprise, la décarbonation de son activité ne peut se réaliser qu’avec un prix garanti à l'année.

« Cette année, nous sommes allés un cran plus loin, toujours dans la ligne de mire de faire baisser l’impact carbone de notre amont agricole », loue Cécile Béliot, qui prendra très prochainement la direction générale du groupe Bel, le 10 février en conférence de presse. « Nous avons défini un prix garanti de 406 euros les 1000 litres », annonce-t-elle.

Il se décompose comme suit : toutes les primes pâturage (6 €) et alimentation sans OGM (15 €) ont été intégrées au prix de base de 377 €/1000l, auquel s’ajoutent la qualité du lait et une nouvelle prime de 5 € pour un approvisionnement exclusivement européen de l’alimentation des vaches. Celle-ci sera disponible à partir du quatrième trimestre 2022.

L’objectif clairement affiché par l'industriel est de pousser les 750 exploitations adhérentes à l’APLBO (OP des producteurs livrant à Bel) de se tourner vers l’autonomie protéique. « Plus l'éleveur est en capacité de sourcer localement et même idéalement sur sa ferme des protéines pour nourrir ses vaches plus, plus il fait baisser son impact carbone », explique l’actuelle directrice adjointe.

Moins de carbone et de méthane

Dans le même sens, un programme pilote est en cours avec l'entreprise DSM en France et en Slovaquie afin de tester un complément alimentaire à intégrer directement à la ration des vaches qui permettrait de faire baisser leurs émissions de méthane de 10 %. « L’idée est de valider que cela fonctionne et que les éleveurs peuvent facilement l’utiliser pour ensuite le déployer le plus rapidement possible. »

Car désormais le mot d’ordre de la stratégie de la multinationale est la décarbonation, s’alignant sur une trajectoire climat à +1,5 degré (recommandation du Giec). Cette ambition implique une réduction d’un quart des émissions de gaz à effet de serre de la chaîne de valeur de Bel d’ici 2035. Et, selon ses calculs, l’amont laitier représente 70 % de celles-ci.

Moins de produits laitiers et plus de végétal

Cette ambition amène également l’industriel à revoir son portefeuille de marques qu’il souhaiterait composé pour moitié de produits laitiers et pour moitié de produits végétaux. « Diminuer les sources de protéines animales (…) est un énorme levier pour réduire l’impact carbone de ce que l’on mange », estime Cécile Béliot.

« L’idée est d’offrir une gamme la plus large possible en faveur d’un régime flexitarien », confirme Antoine Fiévet, p.d-g de Bel. « Je reste un fan de fromages. Bel reste un professionnel des produits laitiers, rassure-t-il. Nous n’avons aucune ambition d’arrêter. Nous élargissons le spectre. »